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Paul Mayer : Éclaircir le mystère de la chimie

Même les meilleurs étudiants se laisseraient décourager par un cours de mécanique quantique de troisième année reconnu pour être ardu – il affiche le plus fort taux d’abandon du Département de chimie. Lorsque le professeur Paul Mayer a commencé à l’enseigner, il s’est heurté de plein fouet à ce problème.

Il a guidé ses étudiants dans l’acquisition des principes mathématiques fondamentaux afin qu’ils puissent ensuite s’attaquer à la théorie plus poussée de ce sujet complexe. Résultat : plus d’étudiants se sont accrochés et ont trouvé qu’ils comprenaient mieux la matière. Leur perspective s’est transformée au fil du programme d’études.

Inspiré par ce succès, M. Mayer a cherché d'autres circonstances où les étudiants pourraient se mettre au pas de manière semblable. Il a créé un nouveau cours pratique de quatrième année sur l’instrumentation et, récemment, a instauré un cours de chimie analytique avancée.

« Ces cours leur ouvrent un domaine de la chimie qui leur échapperait sinon, explique M. Mayer. Ils leur ouvrent les yeux; ils leur font voir ce qui les attend lorsqu’ils auront fini leurs études. »

Ses efforts lui ont valu un Prix d’excellence en éducation de l’Université en 2005. Le directeur du Département de chimie, Alain St-Amand, estime que M. Mayer mérite tout à fait cette distinction, étant donné la difficulté de beaucoup des cours de chimie physique et théorique qu’il enseigne depuis son arrivée à l’Université en 1998.

Selon M. St-Amant, « il excelle autant dans les petites que dans les grandes classes. Le professeur Mayer a la capacité de décortiquer les concepts mathématiques et physiques les plus complexes de sorte que l’étudiant suive une progression logique du début à la fin. De plus, il s’efforce de veiller à ce qu’à la fin du cours, les étudiants aient appris quelque chose qui pourra leur être précieux dans leur future carrière, même s’ils travaillent dans un autre domaine de la chimie ou des sciences ».

Pour sa part, M. Mayer a bien hâte d’utiliser les 7 000 $ liés au prix pour explorer d’autres innovations pédagogiques. Il a l’intention d'examiner des moyens d’améliorer le potentiel des laboratoires du premier cycle afin d’initier les étudiants à une méthodologie sérieuse de recherche plutôt que d'emprunter l’approche du « livre de recettes » comme c’est le cas actuellement. Le but est de permettre aux étudiants de faire eux-mêmes la distinction entre ce qui se trouve dans les manuels et, plus important, ce que seules les expériences peuvent faire découvrir.

« C’est là que débute la résolution des problèmes, en examinant la structure et les propriétés chimiques et en les regroupant; c’est ça la chimie. La chimie ne consiste pas à chercher des trucs dans des tableaux et à écrire des chiffres. Les livres ne disent pas comment apprendre à résoudre un problème » conclut-il.

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