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Une utilisation plus stratégique des moustiquaires pourrait être la clé de la lutte contre la malaria
OTTAWA, le 12 novembre 2015 — La malaria demeure un des fléaux les plus dévastateurs de la planète, fauchant chaque année des centaines de milliers de personnes, dont beaucoup d’enfants. Les efforts mis en œuvre récemment pour réprimer les moustiques vecteurs de la malaria ont contribué à en réduire la mortalité, spécialement par l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide. À l’échelle mondiale, plusieurs milliards de dollars sont versés pour financer la distribution de ces moustiquaires aux pays à risque. Cependant, une nouvelle étude de l’Université d’Ottawa publiée dans le Malaria Journal révèle que les moustiquaires ne sont pas distribuées dans les secteurs où les moustiques sont le plus susceptibles de transmettre la maladie.
Cette étude, dirigée par Emily Acheson pour l’obtention de son diplôme de maîtrise au Département de biologie, a permis de constater que la couverture des moustiquaires présente des lacunes qui pourraient contribuer à la forte mortalité associée à la malaria. En fait, cette recherche a montré que les lieux les moins dotés en moustiquaires sont également les plus propices aux habitats de moustiques.
En collaboration avec Andrew Plowright du Département de géographie et leur superviseur, le professeur Jeremy Kerr du Département de biologie, Mme Acheson a utilisé la Tanzanie comme zone d’étude. Ils ont passé en revue plus de 400 articles et recueilli le maximum d’observations de moustiques pour ce pays. Après avoir élaboré à partir de cette information un modèle d’adéquation de l’habitat, ils ont utilisé les données des Enquêtes démographiques et de santé en ce qui touche la possession de moustiquaires au pays. Ces données indiquaient les coordonnées approximatives des endroits où les groupes de ménages avaient été recensés. L’équipe a alors pu créer une autre carte illustrant la possession de moustiquaires, qu’ils ont superposée aux cartes existantes pour obtenir les résultats.
« L’étude nous aide à cerner les lacunes dans la distribution de moustiquaire à l’échelle d’un pays. En améliorant le mode de distribution des moustiquaires, nous pouvons maximiser le nombre de vies épargnées », a déclaré le professeur Kerr.
Les Canadiens ont donné des millions de dollars pour fournir des moustiquaires imprégnées d’insecticide à l’Afrique et à d’autres régions du monde, notamment dans le cadre de la campagne Un filet d’espoir dirigée par Rick Mercer. L’Université d’Ottawa, où cette étude a été menée, a remporté le défi étudiant Un filet d’espoir pour 2009-2010. « De généreuses contributions sont versées chaque année, mais une fois que les moustiquaires étaient livrées outre-mer, il n’y avait aucun moyen de savoir si les foyers les plus à risque en profitaient », explique Mme Acheson.
À ses yeux, ce type de travail met en évidence les endroits où les carences semblent le plus manifestes et ceux où un petit effort supplémentaire suffirait à sauver des vies sur notre planète. « Nous devons élargir ces recherches pour en faire une analyse mondiale des lacunes dans la couverture des moustiquaires », conclut Mme Acheson.
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