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De jeunes victimes de cyberintimidation s’y attaquent dans un documentaire

OTTAWA, le 1 juin 2015 — La cyberintimidation chez les jeunes s’est généralisée par l’utilisation accrue des médias sociaux et du téléphone intelligent. Hayley Crooks, doctorante en études féministes et de genre à l'Université d'Ottawa, mène un projet qui fait appel à des méthodes originales pour faire face à ce grave problème.

Pendant ses études, Hayley Crooks s'est rendu compte que la discussion sur la cyberintimidation vise trop souvent à faire peur; on met les filles en garde des conséquences ou on met l’accent sur les histoires de victimes. Pour jeter un éclairage nouveau sur ce problème, elle a produit une vidéo qui aborde la cyberintimidation et la cyberviolence comme des enjeux de société. Des jeunes se sont donc filmés au cours d’une série d'ateliers où ils donnaient des exemples des diverses facettes du problème en s'inspirant de leur vécu.

Le résultat? Un court documentaire entièrement produit par des jeunes.

« On a donné autant d’importance au processus qu’au produit, raconte l’étudiante. La vidéo définit le problème de façon nuancée et montre d’une part comment les jeunes considèrent l’intimidation comme un enjeu de société et, d’autre part, comment ils participent de façon positive dans la création vidéo. »

On y apprend, par exemple, que les filles et les jeunes femmes vivent la cyberviolence et la cyberintimidation différemment des garçons et des hommes.

« L’Internet est hypersexualisé, explique Hayley Crooks. On peut dire que c’est un espace surtout masculin et assez dégradant pour les filles et les femmes, qui y sont les plus sexualisées et vulnérables à certains types de comportements, comme le harcèlement sur la base du genre et de l’identité. » Elle en conclut que les éléments de l’identité (p. ex., la sexualité) aggravent la vulnérabilité au harcèlement.

Les ateliers avaient pour thème : « La cyberviolence, qu’est-ce que ça veut dire pour moi? » À entendre les participants, la chercheuse a perçu toute la confusion intergénérationnelle et la désinformation qui continuent de régner sur la question. Ce qu’un adulte voit comme du harcèlement, par exemple, peut pour un jeune n’être que « du cinéma ».

Le plus important, c’était de déterminer ce que les éducateurs, les décideurs et les conseillers doivent apprendre des jeunes sur la question.

« Je cherchais à connaître les perceptions et le vécu des jeunes en matière de cyberintimidation, sans confrontation, utilement, et de façon à aider les participants à s’assumer », ajoute l’étudiante.

Comme méthode de recherche, la vidéo participative offre une voie privilégiée pour remettre en cause la relation hiérarchique entre les chercheurs et leurs sujets, car elle repose sur une hypothèse fondamentale : les gens sont experts à propos des questions qui les touchent.

« C’est extrêmement important pour les jeunes dont la voix est déjà marginalisée, ou pour ceux et celles qui, historiquement, n'ont pas pu faire entendre la leur », conclut Hayley Crooks, qui présentera son projet lors du Congrès des sciences humaines, qui a lieu cette année à l’Université d’Ottawa.


Personne-ressource pour les médias

Danika Gagnon
Agente des relations médias
Université d’Ottawa
Tél.: 613-562-5800, poste 2981
Cell : 613-863-7221
danika.gagnon@uOttawa.ca

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