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Dessins animés meurtriers : les personnages principaux des films pour enfants meurent deux fois plus que ceux des films pour les grands
OTTAWA, le 16 décembre 2014 — Les personnages principaux de films d’animation pour enfants risquent deux fois plus de se faire tuer que ceux de films pour le public adulte selon une étude de l’Université d’Ottawa et de l’University College London (UCL) publiée dans le numéro de Noël de la revue The BMJ.
Ces résultats amènent les auteurs à dire que « la mort et la destruction sont omniprésentes » dans les films d’animation pour enfants et que leur contenu s’apparente aux « horreurs insidieuses » des films populaires qui ont une classification par groupe d’âge.
« Loin d’être des versions inoffensives et adoucies de films d’horreur ou de drames typiques, les films d’animation pour enfants sont des foyers de meurtre et de chaos », peut-on lire dans l’étude dirigée par le Dr Ian Colman de l’Université d’Ottawa et le Dr James Kirkbride de l’UCL.
La mort et la violence à l’écran peuvent être particulièrement traumatisantes pour de jeunes enfants, et les répercussions, intenses et durables. C’est pour cette raison que de nombreux parents ne laissent pas leurs enfants voir « les images sanglantes et le carnage endémiques » typiques de films destinés à un public adulte, affirment les chercheurs.
Afin de mesurer la violence à laquelle les jeunes enfants sont exposés, les chercheurs ont analysé combien de temps s’écoulait avant que les personnages principaux ne meurent dans les 45 films d’animation pour enfants les plus populaires parus entre 1937 (Blanche Neige) et 2013 (La Reine des Neiges) et cotés « public général » (G) ou « surveillance parentale recommandée » (PG).
Ils ont aussi regardé si la première mort à l’écran était un meurtre, et s’il s’agissait d’un parent d’un des personnages principaux.
L’étude a révélé qu’un personnage important mourait dans les deux tiers des films d’animation et dans la moitié des films pour un public adulte.
Après avoir tenu compte de la durée des films et du nombre d’années écoulées depuis leur parution, les chercheurs ont constaté que les personnages principaux des films d’animation pour enfants étaient 2,5 fois plus susceptibles de mourir que les personnages principaux de films pour un public adulte, et près de trois fois plus susceptibles de se faire tuer.
Par ailleurs, les parents des personnages principaux étaient plus de cinq fois plus susceptibles de mourir dans les dessins animés pour enfants que dans les films destinés aux adultes.
De plus, l’étude laisse entendre que les parents, le personnage du vilain et les enfants étaient plus souvent les premières personnes à mourir dans les films d’animation pour enfants, tandis que le personnage principal était celui qui risquait le plus de se faire tuer dans les films pour un public adulte.
Seuls les films d’animation dans lesquels les personnages principaux étaient soit des humains, soit des animaux ont fait partie de l’analyse, puisque l’existence du concept de la mort des objets « humanisés », comme les voitures et les jouets, n’est pas clairement établie.
Le contenu violent a été comparé à celui des deux films destinés à un public adulte les plus populaires la même année que la parution de chacun des films d’animation, en excluant les films qualifiés de « film d’action » ou de « film d’aventure », qui ciblent souvent un public enfant.
Entre autres genres cinématographiques compris dans l’étude, mentionnons la catégorie « horreur », soit des films comme L’Exorcisme d’Emily Rose et Apparences, et « suspense », comme Fiction pulpeuse, Agents troubles et Le Cygne noir.
Les morts macabres sont courantes dans les films d’animation : fusillade dans Bambi, Peter Pan et Pocahontas; attaque au couteau dans La Belle au bois dormant et La Petite Sirène; et attaque par des animaux dans Une vie de bestiole, Les Croods, Dragons, Le Monde de Nemo et Tarzan.
Parmi les morts rapides à l’écran, il y a la mère de Nemo, qui se fait manger par un barracuda 4 minutes 3 secondes après le début du Monde de Nemo; les parents de Tarzan qui sont tués par un léopard à 4 minutes 8 secondes du début du film; et le père de Cecil Gaines qui meurt d’un coup de feu sous les yeux de l’enfant 6 minutes après le début du Majordome.
Le genre cinématographique et l’année de parution du film n’ont toutefois pas d’impact sur les résultats. Selon les chercheurs, le niveau de violence est resté sensiblement le même dans les films pour enfants depuis la sortie de Blanche Neige en 1937, dans lequel la belle-mère, cette reine maléfique, se faisait frapper par la foudre, pousser en bas d’une falaise et broyer par un rocher en tentant d’échapper à sept nains vindicatifs.
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