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L’agression engendre l’agression : les enfants intimidés deviennent intimidateurs

OTTAWA, le 14 octobre 2014 — L’intimidation est un phénomène très préoccupant en matière de santé publique. Elle est associée à de réels problèmes de santé et à des difficultés d’apprentissage tant chez les enfants qui en sont victimes que chez ceux qui intimident. Il est généralement reconnu que les enfants qui sont systématiquement rudoyés peuvent finir par réagir en adoptant à leur tour un comportement violent envers leurs agresseurs ou d’autres dans un mécanisme de vengeance ou d’autoprotection. Une étude par les professeurs J. D. Haltigan et Tracy Vaillancourt de l’Université d’Ottawa, dont les résultats paraissent dans la revue Developmental Psychology de l’American Psychological Association, confirme que les enfants qui sont intimidés par leurs semblables sont plus susceptibles d’un jour intimider les autres que les intimidateurs ne le sont de devenir à leur tour des victimes.

L’étude a porté sur 695 enfants canadiens, qui ont été suivis de leur entrée en 5e année (à l’âge de 10-11 ans) jusqu’à leur première année d’études secondaires (à l’âge de 14-15 ans). Chaque année, ces enfants ont été invités à dire à quelle fréquence d’autres élèves les intimidaient et vice-versa. Les chercheurs ont aussi invité les enfants à fournir des renseignements détaillés sur leur bien-être mental, et notamment sur leur éventuelle dépression, anxiété ou hyperactivité, et ils ont demandé aux parents des enfants de se prononcer sur l’état de santé mentale de ces derniers.  

Il ressort de l’étude que pour la plupart des enfants, les incidents d’intimidation, en tant qu’enfant intimidé ou intimidateur, ont été peu nombreux pendant la période prise en considération. Il existe toutefois un sous‑groupe d’enfants, représentant 6 % de l’échantillon, qui avaient d’abord subi des actes d’intimidation, puis sont devenus intimidateurs à leur tour. Ces victimes devenues bourreaux avaient davantage de problèmes de santé mentale que les enfants qui n’avaient jamais vécu le moindre épisode d’intimidation ou qui, s’ils en avaient fait l’expérience, avaient toujours été les intimidateurs. Pareillement, les enfants qui ont subi le plus d’actes d’intimidation sur la période à l’étude sans jamais intimider les autres avaient aussi des problèmes de santé mentale accrus par rapport aux enfants qui avaient été épargnés par l’intimidation ou qui ne l’avaient vécue que dans le rôle d’intimidateur.

Ces résultats laissent penser que l’agression engendre l’agression et que les actes d’intimidation ont de lourdes répercussions sur la santé mentale des enfants qui en sont victimes. Repérer les enfants qui sont fréquemment l’objet d’actes d’intimidation par leurs semblables et leur fournir des services d’intervention pourrait fort bien prévenir l’éclosion de comportements intimidateurs.


Renseignements aux médias :

Danika Gagnon
Agente des relations médias
Université d’Ottawa
Bureau : 613 562-5800, poste 2981
Cellulaire : 613 863-7221 
danika.gagnon@uOttawa.ca

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