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Qu’est-ce qui motive les Franco-Ontariens à poursuivre leurs études en français?
OTTAWA, le 22 août 2014 — Dès l’âge de 16 ou 17 ans, les élèves ontariens doivent répondre à de nombreuses questions à l’aube de leurs études postsecondaires. Iront-ils à l’université ou au collège? Quel établissement d’enseignement fréquenteront-ils? Dans quel programme d’études? Parmi toutes ces décisions, les Franco-Ontariens doivent en plus décider s’ils continueront d’étudier en français, décision ardue pour certains.
Une nouvelle étude d’envergure portant sur la transition vers les études postsecondaires menée par André Samson de la Faculté d’éducation à l’Université d’Ottawa révèle que l’identité culturelle des jeunes francophones serait un facteur important dans leur décision de poursuivre des études postsecondaires en français. Il se dégage de cette étude que le degré d’utilisation du français à la maison, à l’école ou entre amis est déterminant dans la décision d’opter pour un programme en français.
« Plus un jeune parle en français, plus un jeune se perçoit comme francophone et plus un jeune est attaché à la langue française; plus il est probable qu’il poursuivra ses études postsecondaires en français », explique l’auteur de l’étude.
Bien que la proximité et la disponibilité des programmes en français soient aussi des facteurs importants, ils ne sont pas aussi décisifs que l’identité francophone de l’étudiant. En effet, l’étude visant les étudiants francophones d’Ottawa et de l’Est, du Sud et du Nord ontariens a démontré que le désir de continuer ses études en français était plus marqué pour les jeunes de l’Est de la province que pour les jeunes d’Ottawa, malgré la proximité de ces derniers à l’Université d’Ottawa et la Cité collégiale.
Étonnamment, cette différence s’explique par l’utilisation plus fréquente du français chez les étudiants de l’Est. En revanche, les élèves de l’Est ontarien qui ont l’intention de poursuivre leurs études en anglais ont davantage tendance que leurs homologues d’Ottawa à déplorer le peu de programmes offerts en français, même si l’offre est la même pour les deux groupes.
« Il y a 45 % des jeunes de l’Est ontarien qui ont décidé de poursuivre leurs études en anglais parce que leur programme n’était pas offert en français, alors que ce pourcentage n’est que de 22 % à Ottawa, de 16 % dans le Nord et de 18 % dans le Sud de la province », explique le professeur Samson. Enfin, l’étude démontre que les Franco-Ontariens qui poursuivent leurs études postsecondaires en français éprouvent un sentiment de bien-être psychologique beaucoup plus grand que ceux qui décident d’étudier en anglais.
Le professeur Samson reconnaît les efforts déployés pour renforcer l’identité francophone des élèves du palier secondaire, mais croit qu’il faut commencer à cibler également les étudiants du palier postsecondaire. « L’important maintenant, c’est de répondre aux besoins des jeunes francophones au niveau postsecondaire, et ce d’un bout à l’autre de la province, y compris à Ottawa », conclut-il.
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