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Multilingues ou bilingues, les jeunes enfants assimilent mieux les mots qui ont un accent familier

OTTAWA, le 4 juin 2014 — Grandir dans une famille bilingue comporte plusieurs avantages. Toutefois, de nombreux parents craignent que d’exposer leurs enfants à plusieurs langues ne retarde leur acquisition du langage. Une étude éloquente, coréalisée par un professeur de l’Université d’Ottawa, pourrait déboulonner certains de ces mythes sur le multilinguisme. Selon cette étude, les jeunes enfants, autant monolingues que bilingues, assimilent mieux les nouveaux mots prononcés par quelqu’un possédant le même bagage linguistique qu’eux.

Christopher Fennell de l’Université d’Ottawa et Krista Byers-Heinlein de l’Université Concordia se sont penchés sur les différences entre l’apprentissage du vocabulaire chez les enfants monolingues et chez les enfants bilingues. Leur recherche a révélé que ce qui distinguait l’acquisition du langage par les enfants de ces deux groupes était non seulement le nombre de langues apprises, mais également le profil linguistique monolingue ou bilingue de leurs parents.

« Les bébés monolingues et bilingues sont tous deux très réceptifs à leur environnement linguistique familial. Nos résultats contredisent les hypothèses antérieures selon lesquelles les enfants bilingues composent mieux que les enfants monolingues avec une variété d’accents et que les enfants monolingues se font une meilleure représentation mentale des mots que les enfants bilingues. En ce qui a trait à leurs capacités d’apprentissage des mots, les bébés démontrent tous les mêmes forces et faiblesses », explique le professeur Fennell.

Les adultes qui ont été élevés dans un contexte bilingue ont un « accent » dans les deux langues. Cet accent est si subtil qu’il est habituellement imperceptible pour les autres adultes. Mais les enfants sont parfois sensibles à ces nuances occultées par les adultes. Les deux chercheurs se sont alors demandé s’il était plus facile pour les enfants bilingues d’apprendre de nouveaux mots avec un adulte bilingue et, en contrepartie, si les enfants monolingues assimilaient mieux de nouveaux mots avec un adulte monolingue.

Pour répondre à ces questions, les chercheurs ont mené une expérience auprès de 61 enfants de 17 mois, dont certains étaient monolingues anglophones et d’autres bilingues (anglais et français). L’expérience consistait à apprendre aux bambins deux pseudo-mots à consonance similaire. Les chercheurs ont conclu que les enfants monolingues et bilingues étaient tous capables d’apprendre ces mots, mais seulement au contact d’un locuteur ayant un profil linguistique qui corresponde à l’environnement linguistique auquel ils avaient été habitués.

« Nous avons découvert que tous les bambins, peu importe s’ils apprennent une ou deux langues, acquièrent du vocabulaire plus facilement au contact de locuteurs ayant le même accent que les personnes qui les ont élevés », explique le professeur Fennell. « Les jeunes enfants monolingues ont appris davantage avec un locuteur monolingue, et les enfants bilingues, avec un locuteur bilingue. Mais chaque groupe a éprouvé des difficultés avec le type de locuteur ayant un profil linguistique opposé au leur. » Autrement dit, on ne peut attribuer au bilinguisme ni avantage ni retard. La seule différence réside dans le type de locuteur qui facilitera le plus l’apprentissage de nouveaux mots.

Consultez l’étude ici (anglais seulement).

Personne-ressource pour les médias :

Danika Gagnon
Agente des relations médias
Université d’Ottawa
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