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Des chercheurs de l’Université d’Ottawa mettent en lumière les acteurs tiers de l’industrie et la sécurité des travailleurs du sexe

OTTAWA, le 17 avril 2013 — Des chercheurs de l’Université d’Ottawa publient les constatations d’une étude triennale sur les acteurs tiers dans l’industrie du sexe, y compris leur rôle dans la sécurité des travailleurs du sexe. Cette étude confirme que les lois actuelles sur la prostitution, souvent présentées comme un moyen de protéger les travailleurs du sexe, vont plutôt à l’encontre de leurs intérêts et les exposent davantage à la violence, parce qu’elles visent les acteurs tiers.

L’étude intitulée Au-delà des pimps, des proxénètes et des parasites : La place des acteurs tiers dans l’industrie du sexe (en anglais) était dirigée par Christine Bruckert, professeure en criminologie de l’Université d’Ottawa, en partenariat avec l’Université du Québec à Montréal et l’Université du Nouveau-Brunswick. Elle  comportait 122 interviews qui ont été menées dans quatre régions (sud et centre de l’Ontario, Québec et Maritimes) pour jeter un éclairage sur l’industrie du sexe. Le rapport est basé sur les interviews effectuées avec 50 acteurs tiers et 27 personnes travaillant dans des agences d’escortes, des salons de massage et des maisons de prostitution.

Selon la professeure Bruckert, « nous espérons que ces constatations mettront en lumière les conséquences involontaires des lois sur la prostitution, d’autant plus que la Cour suprême du Canada tiendra le 12 juin une audience sur la constitutionalité des lois canadiennes sur la prostitution, y compris de celles qui criminalisent le fait de vivre des produits de la prostitution ».

Les conclusions de cette étude remettent en question bon nombre des stéréotypes entourant les acteurs tiers qui interviennent dans les transactions sexuelles commerciales pour faciliter, organiser, superviser et contrôler le travail des travailleurs et travailleuses du sexe.

Contrairement à la croyance populaire, les travailleurs et travailleuses du sexe entretiennent des relations de travail et de pouvoir variables avec les acteurs tiers : certaines personnes sont embauchées par des agences, d’autres travaillent avec des associé(e)s, et d’autres encore sont des entrepreneurs embauchés par des travailleurs ou travailleuses du sexe. Les acteurs tiers jouent une diversité de rôles : assistant personnel, chauffeur, agent de sécurité, concepteur Web, agent, planificateur d’événement, fournisseur de lieu, mentor, réceptionniste, gérant. En outre, la distinction entre acteurs tiers et travailleurs et travailleuses du sexe est loin d’être claire, puisque bon nombre des acteurs tiers masculins, féminins ou transgenres interviewés avaient l’expérience du travail du sexe. Les travailleurs et travailleuses du sexe eux-mêmes sont vulnérables à la possibilité d’être accusés en tant qu’acteurs tiers.

La recherche se penche également sur la sécurité des travailleurs et travailleuses du sexe, d’après qui les acteurs tiers leur fournissent des services utiles et importants pour leur sécurité et leur bien‑être. Par contre, la criminalisation nuit de nombreuses façons à la sécurité des travailleurs et travailleuses du sexe en les empêchant de communiquer clairement avec les clients, en favorisant un aveuglement délibéré de la part des acteurs tiers, ce qui entraîne une pression plus grande à satisfaire les clients et qui prive les travailleurs et travailleuses du sexe de la protection accordée par les lois sur le travail.

Cette recherche a été financée par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSHC).


RENSEIGNEMENTS :

Néomie Duval
Agente des relations médias internationales
Université d’Ottawa
Bureau : 613-562-5800 (2981)
Cellulaire : 613-863-7221
neomie.duval@uOttawa.ca

 

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