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Épidémie de malaria en Afrique : un désastre socioéconomique largement sous-estimé

OTTAWA, le 20 février 2013 — Les recherches d’un professeur de l’Université d’Ottawa démontrent que les impacts socioéconomiques de l’épidémie de malaria (paludisme) sur les populations africaines ont été grandement sous-estimés et que de nouvelles évaluations s’imposent pour tracer rapidement un portrait plus juste de la situation.

Les résultats de l’étude de Sanni Yaya, professeur à l’École interdisciplinaire des sciences de la santé à la Faculté des sciences de la santé de l’Université d’Ottawa, suggèrent que les recherches actuelles ont négligé certains effets du paludisme sur le plan macroéconomique, ainsi que sur les comportements des ménages à long terme.

« Jusqu’à présent, les économistes qui ont étudié cette problématique ont tenté d’évaluer l’impact économique de l’épidémie par une analyse du taux de croissance du PIB par habitant, explique le professeur Yaya « Selon ces analyses, le paludisme freine la croissance économique des pays affectés de 1,5 à 2 %. Or, la situation est beaucoup plus catastrophique lorsque l’on prend également en considération les coûts du paludisme sur la prospérité individuelle et nationale des collectivités africaines. »

À titre d’exemple, le professeur Yaya cite la baisse marquée du revenu des ménages, conséquence directe de la réduction de la productivité, ainsi que les effets néfastes du paludisme sur la composition familiale.

« L’éducation des enfants et la structure des familles en sont aussi touchées dans la mesure où la mortalité infanto-juvénile liée au paludisme incite les ménages à avoir plus d’enfants afin de faire contrepoids à ce risque. Le nombre élevé d’enfants amène les parents à travailler davantage, ce qui les empêche de consacrer le temps nécessaire à l’éducation de leurs enfants », soutient le professeur Yaya dans un ouvrage qui vient de paraître aux Presses de l’Université Laval.

L’étude a permis d’établir une forte corrélation entre le nombre de cas de paludisme et le niveau des dépenses de santé par habitant. Le niveau de revenu par habitant en Afrique ne permet généralement pas aux populations de faire face à tous les coûts associés au traitement de la maladie, ce qui conduit plusieurs à se détourner des structures de soins et à recourir aux guérisseurs traditionnels. En outre, le faible niveau des dépenses de santé par habitant constitue un important déterminant de la prévalence élevée du paludisme dans le vieux continent.

À l’échelle internationale, près de 88 % des décès qui touchent les enfants de moins de 5 ans sont attribuables au paludisme. Malgré les efforts pour réduire l’incidence de la maladie (moustiquaires imprégnées d’insecticide, accessibilité des médicaments antipaludiques, etc.),le paludisme demeure le problème de santé publique le plus grave d’Afrique.


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Néomie Duval
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