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Combattre le gras par le gras : découverte sur les cellules souches prometteuse pour le traitement de l’obésité

OTTAWA, le 5 février 2013 — Des chercheurs d’Ottawa ont découvert un facteur déclencheur qui transforme les cellules souches des tissus musculaires en cellules adipeuses brunes, une forme de « bonne graisse » qui pourrait jouer un rôle crucial dans la lutte contre l’obésité. Les conclusions des recherches en laboratoire menées par le Dr Michael Rudnicki, chercheur à l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa, ont été publiées aujourd’hui dans la prestigieuse revue médicale Cell Metabolism (en anglais).

« Cette découverte est une avancée importante qui facilite l’utilisation de cette bonne graisse pour lutter contre la mauvaise graisse et tous les risques connexes au surpoids et à l’obésité », explique le DrRudnicki, scientifique principal et directeur du Programme de médecine régénératrice et du Centre de recherche sur les cellules souches Sprott de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa. Le DrRudnicki est également titulaire de la Chaire de recherche du Canada en génétique moléculaire et professeur à la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa.

L’obésité se classe au cinquième rang des principales causes de décès dans le monde; environ 2,8 millions de personnes meurent chaque année de complications attribuables à un excès de poids ou à l’obésité, selon l’Organisation mondiale de la santé. Pour sa part, l’Agence de la santé publique du Canada estime que 25 % des adultes canadiens sont obèses.

En 2007, le DrRudnicki dirigeait l’équipe qui a réussi la première à prouver l’existence de cellules souches dans les tissus des muscles squelettiques adultes. Dans l’article publié aujourd’hui, le DrRudnicki a maintenant démontré (encore pour la première fois) que ces cellules souches sont capables non seulement de produire des fibres musculaires, mais aussi de se transformer en cellules adipeuses brunes. Ces cellules forment un tissu qui brûle de l’énergie et qui permet au corps de conserver sa chaleur et de réguler sa température. En outre, la présence d’une grande quantité de cellules adipeuses brunes est liée à un moindre taux d’obésité.

Fait encore plus important, l’article explique comment les cellules souches des tissus musculaires adultes deviennent des cellules adipeuses brunes. La clé de ce phénomène est un petit régulateur génétique appelé microARN-133, ou miR-133. En présence du miR-133, les cellules souches se transforment en fibres musculaires; une fois réduites, les cellules souches deviennent des cellules adipeuses brunes.

Les recherches en laboratoire du DrRudnicki ont permis de constater que les souris adultes dans lesquelles on a injecté un agent en vue de réduire le miR-133, soit un oligonucléotide antisens, ont produit davantage de cellules adipeuses brunes, et qu’elles étaient protégées contre l’obésité et mieux en mesure de métaboliser le glucose. De plus, une injection locale dans le muscle de la patte arrière a entraîné une production accrue d’énergie dans tout le corps — effet qui a été observé après quatre mois.

L’utilisation d’un oligonucléotide antisens pour traiter la maladie en réduisant les niveaux de certains microARN est une méthode déjà employée dans les essais cliniques menés auprès des humains. Cela dit, un éventuel traitement fondé sur l’utilisation du miR-133 pour lutter contre l’obésité n’est pas pour demain.

« Bien que nous soyons très emballés par cette percée, nous convenons qu’il ne s’agit là que d’un premier pas, explique le DrRudnicki, qui est aussi directeur scientifique de Réseau de cellules souches. De nombreuses questions restent à élucider, notamment les suivantes : Ce traitement pourra-t-il aider les adultes déjà obèses à perdre du poids? Comment devrait-on l’administrer? Quelle est la durée de ses effets? Existe-t-il des effets indésirables que nous n’avons pas encore observés? »

Cette recherche a été financée par les Instituts de recherche en santé du Canada, les National Institutes of Health, le Réseau de cellules souches, le Fonds pour la recherche en Ontario et le projet EuTRACC, ce dernier subventionné par le sixième programme-cadre de l’Union européenne. Elle a été menée en collaboration par des chercheurs de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa, de l’Université d’Ottawa, de l’Institut de cardiologie de l’Université d’Ottawa, de Nordion, du Centre médical Erasmus des Pays-Bas et de l’Université de Copenhague. 
 

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