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De l’eau additionnée de putrescine – une fontaine de Jouvence pour les ovules?

OTTAWA, le 26 novembre 2012 — Un scientifique d’Ottawa a mis au jour une des causes fondamentales de la baisse de fertilité entraînée par le vieillissement chez les femmes. La découverte effectuée par Johné Liu, scientifique principal à l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa et professeur à l’Université d’Ottawa, laisse également entrevoir une solution toute simple pour améliorer la viabilité des ovules chez les femmes à partir de la fin de la trentaine : une solution d’eau et de putrescine.

Dans un éditorial en ligne, Deficiency of ovarian ornithine decarboxylase contributes to aging-related egg aneuploidy in mice (anglais seulement), paru dans la revue Aging et Aging Cell et basé sur une étude qu’il a récemment publiée, le professeur Liu explique comment le simple fait de boire de l’eau ou de prendre un comprimé contenant de la putrescine, un composé naturel, pourrait réduire la proportion d’ovules contenant le mauvais nombre de chromosomes chez les femmes d’âge moyen, le principal facteur responsable de la baisse de la fertilité et de l’augmentation du nombre de fausses couches et d’anomalies congénitales.

La putrescine est produite chez les mammifères par l’enzyme ornithine décarboxylase, ou ODC. Elle est facilement absorbée et éliminée par l’organisme. Chez les mammifères femelles, on sait que les concentrations d’ODC augmentent durant l’ovulation, quand l’ovule arrive à maturité et est expulsé de l’ovaire. Le professeur Liu a découvert que les taux d’ODC augmentent très peu chez les femelles plus âgées, et également que l’inhibition des taux d’ODC chez les jeunes souris accroît le nombre d’ovules présentant des anomalies chromosomiques.

Poussant la recherche plus loin, le professeur Liu et son équipe ont donné une solution d’eau et de putrescine à boire à des souris plus âgées, immédiatement avant et durant la période d’ovulation. Le nombre d’ovules anormaux a chuté de plus de 50 %.

« Il s’agit là d’un résultat remarquable pour une méthode aussi simple », a déclaré le professeur Liu. « Cependant, nous n’aurions pu envisager cet effet sans avoir préalablement compris comment l’ODC et la putrescine contribuent à préserver l’intégrité chromosomique des ovules. Même s’il reste encore du travail à faire avant de pouvoir faire approuver cette méthode en vue d’une utilisation clinique, nous estimons qu’elle pourrait favoriser aussi bien la conception naturelle que la fertilisation in vitro. »

Les recherches semblent prometteuses, mais ce n’est pas demain qu’on trouvera des pilules de putrescine en pharmacie. La putrescine étant toxique pour le fœtus si elle est administrée après la conception, il faut agir avec une prudence critique pour déterminer le moment d’absorption, le dosage et le suivi. Cette méthode doit donc être assujettie à toutes les étapes nécessaires pour en établir la sécurité clinique et l’efficacité sur l’être humain.

Cette recherche a bénéficié d’une subvention à la découverte du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et d’une bourse d’études partielle du Training Program in Reproduction, Early Development, and the Impact on Health des Instituts de recherche en santé du Canada.


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