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Un poids santé serait un atout pour les femmes qui atteignent l’âge de la ménopause
OTTAWA, le 20 mars 2012 — La prise de poids durant la ménopause est une réalité que de nombreuses Canadiennes connaissent bien. Les résultats d’une nouvelle étude menée à l'Université d'Ottawa, publiés dans la revue Menopause, suggèrent que les femmes ayant un indice de masse corporelle (IMC) sain avant la ménopause peuvent profiter d’avantages insoupçonnés sur le plan de la santé cardiovasculaire pendant et après la transition vers la ménopause.
L'étude, menée par le groupe MONET (Montréal-Ottawa CIHR Emerging Team), a révélé que les femmes non obèses qui ont un IMC normal lorsqu’elles atteignent l’âge de la ménopause vivent ce changement sans accroître les risques de maladie cardiovasculaire qui sont souvent associés à la ménopause. Il s'agit d'une découverte importante, étant donné que les maladies cardiovasculaires (MCV) sont l'une des principales causes de décès chez les femmes, et que les facteurs de risque correspondants augmentent considérablement après la ménopause.
« Nous savons que la transition vers la ménopause s’accompagne souvent d’un gain de poids, surtout dans la région abdominale, ainsi que d’une augmentation du risque de maladies cardiovasculaires », explique le Dr Denis Prud’homme, doyen de la Faculté des sciences de la santé de l'Université d'Ottawa et chercheur principal du groupe MONET. « Selon les résultats que nous avons obtenus, les femmes ayant un poids santé qui commencent leur préménopause pourraient traverser la période de transition vers la ménopause sans augmenter leur risque de souffrir d’une maladie cardiovasculaire ou du diabète, et cela même si un changement important dans leur composition corporelle a été observé. Cela peut s’expliquer par le fait que, même s’il y a une augmentation de la graisse viscérale, son aire est tout de même sous le seuil critique associé à l’apparition de troubles cardiométaboliques. »
Sur une période de cinq ans, on a évalué la composition corporelle et les changements cardiométaboliques de 102 participantes en préménopause en bonne santé de 47 à 55 ans. Les chercheurs du groupe MONET, dont Joseph Abdulnour, étudiant au doctorat, et le professeur Éric Doucet, tous deux de l'École des sciences de l’activité physique (Faculté de sciences de la santé) de l’Université d'Ottawa, ont suivi les participantes chaque année en évaluant leur poids, leur tour de taille, leur composition corporelle (y compris la masse grasse, la masse musculaire et la graisse abdominale), leur profil lipidique, leur glycémie à jeun, leur taux d'insuline ainsi que leur pression artérielle au repos, en plus d’effectuer d'autres mesures. Ils ont découvert que chez les femmes non obèses, les changements observés dans la composition corporelle et la distribution des graisses n'étaient pas accompagnés d'une détérioration de leur état cardiométabolique.
Avant l’inscription des participantes au programme, on s’était assuré que chacune était non-fumeuse, avait un IMC situé entre 20 et 29, n'était pas ménopausée en raison d’une chirurgie et avait un poids généralement stable depuis au moins six mois.
« Notre objectif était de noter les effets de la ménopause chez les femmes ayant un poids santé par l’entremise d'observations et selon une méthode naturelle, c'est-à-dire sans intervention structurée pour tenter de contrôler ou de réduire le gain de poids associé à la ménopause », explique le Dr Prud’homme.
Les résultats obtenus soulignent encore davantage l’impact et les avantages potentiels de saines habitudes de vie et d’un IMC sain chez les femmes en préménopause. L'adoption d’une approche simple et proactive comme la mesure du poids et du tour de taille une fois par an pendant la période de transition pourrait s’avérer être un moyen efficace de prévenir l'augmentation des risques de troubles cardiovasculaires liés à la ménopause.
Le groupe MONET a reçu une subvention des Instituts de recherche en santé du Canada pour mener cette étude. À l’heure actuelle, le groupe SOMET (Sherbrooke-Ottawa-Montréal CIHR Emerging Team), qui comprend des chercheurs des universités de Montréal et de Sherbrooke, mène des études sur les interventions ciblant le style de vie afin de déterminer le degré d’efficacité des programmes d'entraînement physique et d’une saine alimentation pour prévenir les gains de poids excessifs chez les femmes durant les périodes critiques de leur vie, à savoir les grossesses, la ménopause et la vieillesse.
Pour obtenir de plus amples renseignements sur cette étude et sur le groupe MONET-SOMET, visitez le www.sante.uOttawa.ca/somet.