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Un nouveau traitement contre l’atrophie musculaire d’origine génétique donne des résultats prometteurs
OTTAWA, le 6 mars 2012 — Des scientifiques de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa (IRHO) et de l’Université d’Ottawa ont découvert qu’un nouveau composé, le fasudil, peut accroître l’espérance de vie moyenne de souris atteintes d’amyotrophie spinale (AS) de 30,5 à plus de 300 jours. Le Dr Rashmi Kothary, la doctorante Melissa Bowerman et d’autres collègues ont publié les résultats de l’étude dans la revue BMC Medicine, accessible dans le site Web de BioMed Central.
L’AS est la principale cause héréditaire de décès chez les nourrissons et les enfants en bas âge. Elle touche environ 25 000 personnes au Canada et aux États-Unis. Les scientifiques savent depuis longtemps que des mutations héréditaires dans un gène appelé neurone moteur de survie 1 (SMN1) sont à l’origine de la maladie. La plupart des premières recherches en la matière visaient à remplacer ce gène. L’équipe du Dr Kothary a plutôt essayé de comprendre et de cibler les anomalies physiologiques présentes dans certaines cellules nerveuses touchées par l’amyotrophie spinale. La structure interne affaiblie de ces cellules entrave leur capacité à entrer en contact avec les cellules musculaires et contribue à l’importante faiblesse musculaire caractéristique de l’AS.
Il y a deux ans, le Dr Kothary et son équipe ont montré qu’un composé de laboratoire appelé Y-27632, qui cible une enzyme favorisant le maintien de la structure interne des cellules, pouvait grandement accroître la durée de vie de certaines souris atteintes d’amyotrophie spinale. Cette fois-ci, ils ont mis à l’essai le fasudil, un composé similaire au Y-27632 mais qui a l’avantage d’être déjà approuvé pour l’utilisation dans des essais cliniques chez des humains atteints d’autres maladies. Il pourrait donc être mis à l’essai chez des personnes atteintes d’AS plus rapidement que s’il s’agissait d’un tout nouveau médicament.
Le Dr Kothary a ainsi découvert que les souris traitées au fasudil ont survécu en moyenne 300 jours de plus que celles sans traitement, qui ont survécu seulement 30,5 jours. Toutefois, la durée de vie d’une souris en santé est de 600 jours. Les souris traitées ont développé de plus larges fibres musculaires que les souris non traitées, et elles avaient un comportement plus normal au moment de faire leur toilette et d’autres activités régulières. Elles n’ont toutefois pas obtenu de résultats supérieurs aux tests de force et d’équilibre et possédaient toujours peu de neurones moteurs, un symptôme typique de l’AS.
« Notre étude est importante, parce qu’elle élargit un nouveau domaine de recherche sur l’amyotrophie spinale, ce qui pourrait mener à la mise au point de nouveaux traitements, précise Melissa Bowerman. Bien sûr, nous en sommes toujours aux premiers stades. Nous avons découvert que le fasudil peut grandement accroître la durée de vie de souris atteintes d’AS, mais ce composé ne corrige pas tous les problèmes causés par la maladie. Aussi, à fortes doses, il provoque de graves effets secondaires. »
« D’autres chercheurs essaient de concevoir des composés comme le fasudil, mais qui causent moins d’effets secondaires. Nous avons hâte de pouvoir un jour évaluer leurs effets sur nos modèles et, nous l’espérons, sur des personnes atteintes d’amyotrophie spinale, explique le Dr Kothary. Nous continuons toutefois de croire que le meilleur traitement combinera plusieurs stratégies, y compris des traitements nutritifs et, possiblement, médicamenteux, cellulaires et génétiques. »
« Le Dr Kothary et son équipe sont de véritables pionniers de la recherche sur l’AS. Ils ont décrit l’impact de la maladie sur les tissus et les organes et ont découvert une nouvelle voie thérapeutique, soit celle des enzymes qui ciblent la structure interne des cellules », affirme le Dr Alex MacKenzie, qui n’a pas participé à l’étude, mais qui est spécialiste de l’amyotrophie spinale à l’Institut de recherche du Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario (CHEO) et à l’Université d’Ottawa. « Je dois ajouter que cette approche n’était pas évidente. Il faut féliciter le Dr Kothary et son équipe, car ils ont fait preuve de créativité pour parvenir à cette découverte. C’est une arme de plus dans l’arsenal thérapeutique contre l’AS. »
Bien que la Food and Drug Administration américaine ait approuvé l’utilisation du fasudil dans le cadre de certains essais cliniques menés auprès d’adultes, il ne s’agit que d’un traitement expérimental. Il n’est donc pas approuvé pour le traitement de maladies chez l’être humain aux États-Unis ou au Canada. Les personnes qui souhaitent recevoir un traitement expérimental devraient en discuter avec leur médecin.
Le Dr Kothary est scientifique principal à l’IRHO et professeur à la Faculté de médecine de l’Université d’Ottawa. Il est aussi titulaire de la Chaire universitaire de recherche en santé sur les troubles neuromusculaires. Melissa Bowerman est étudiante au doctorat. Elle a obtenu la Bourse d’études supérieures du Canada Frederick Banting et Charles Best (Bourse au doctorat) des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC). La recherche était financée par les IRSC et la Muscular Dystrophy Association (des États-Unis). Toutes les recherches menées à l’IRHO sont aussi financées par la Fondation de l’Hôpital d’Ottawa.
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Au sujet de l’Institut de recherche de l’Hôpital d’Ottawa
L’IRHO est l’établissement de recherche de l’Hôpital d’Ottawa affilié à l’Université d’Ottawa. Il entretient des liens étroits avec les facultés de Médecine et des Sciences de la santé de l’Université. L’IRHO regroupe plus de 1500 scientifiques, chercheurs cliniciens, étudiants diplômés, boursiers postdoctoraux et employés de soutien qui se consacrent à la recherche pour améliorer la compréhension, la prévention, le diagnostic et le traitement des maladies. www.irho.ca.