Que font les philosophes? Telle est la question à laquelle ont tenté de répondre les participants à une table ronde tenue à l’Université d’Ottawa à l’occasion de la Journée mondiale de la philosophie, le 17 novembre.
Depuis trois ans, des activités ont lieu dans plusieurs pays pour mieux faire connaître la philosophie à l’occasion de cette journée, sous l’égide de l’UNESCO.
Le panel réunissait les professeurs Daniel Kofman et Jeffrey Reid de l’Université d’Ottawa et leurs collègues de la Carleton University, Heidi Maibom et David Matheson.
Les exposés ont donné un aperçu des recherches en cours en philosophie, dont certaines qui s’intéressent à des problèmes d’éthique en poussant une réflexion sur le mal pour trouver la nature du bien et d’autres portant sur des questions d’ordre social comme la justice, l’amitié et la vie privée ou encore le rapport entre le langage et le monde.
« La philosophie n’a jamais cessé de poser de telles questions – et d’y répondre », a dit M. Reid.
Cependant, même si elle demeure toujours d’actualité, cette discipline est peu populaire. Selon la professeure Heidi Maibom, ce désintéressement général serait peut-être une résistance qui surviendrait au fait que la philosophie soulève des questions auxquelles le public a peur d’obtenir les réponses.
Ce qui amène le professeur Reid à dire que les philosophes devraient faire un plus grand effort pour populariser la nature et les fruits de leurs travaux. « Nous présentons très peu souvent devant le grand public. Nous sommes toujours soit dans une salle de cours ou dans des conférences savantes. Il importe maintenant de s’ouvrir au monde entier et de faire connaître notre métier… notre passion. »
C’est pour cette raison que Elisabeth Barot, chargée de programmes à la Commission canadienne pour l’UNESCO, est heureuse de l’organisation d’une telle activité. « Le but de cette journée est d’inviter tout le monde à porter une attention particulière à la philosophie, à sa place dans la société d’aujourd’hui et à l’importance de la pensée, de la réflexion et du débat philosophique », dit-elle.