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Une voyageuse chanceuse raconte son aventure avec Wilma

Daniel Morin

Isabelle Perreault s’estime chanceuse même si elle s’est retrouvée en rade sur la côte maya au Mexique pendant près d’une semaine à la suite du pire ouragan de l’histoire.

Sean Lachapelle et Isabelle Perreault
Sean Lachapelle et Isabelle Perreault le jour de leur mariage.

Gestionnaire du marketing électronique à l’Université, Mme Perreault était en voyages de noces avec son nouveau conjoint, Sean Lachapelle, à Xpu-Ha, non loin de Cancun. Le couple, dont le mariage avait été célébré à Dunrobin le 8 octobre, s’était envolé pour le Mexique le 10 octobre.

« Nous avons passé 10 jours là-bas et la météo a été superbe pendant tout ce temps », souligne Mme Perreault. « Je n’arrêtais pas de dire à chaque jour comment la chance nous souriait. »

Ce n’est qu’à la veille de leur retour prévu qu’ils ont eu vent sur la chaîne CNN d’alertes inquiétantes au sujet de l’ouragan Wilma de force 5 qui s’approchait de la région. Le lendemain, à leur retour d’une excursion au site archéologique de Tulum, ils apprenaient que les autorités canadiennes venaient d’émettre un ordre d’évacuation. Des centaines de voyageurs en panique se pressaient dans le lobby de l’hôtel cherchant un moyen de transport pour quitter les lieux.

Mme  Perreault et son conjoint se sont retrouvés parmi la centaine de clients de l’hôtel qui ont été incapables de partir. Rétrospectivement, elle croit qu’ils ont eu de la chance d’être restés. Pendant que d’autres voyageurs ont été sommairement entassés dans des refuges sans eau ni nourriture, son mari et elle ont pu faire face à la tempête dans la sécurité et le confort relatifs de leur chambre au Barcelo Maya Beach Resort, un hôtel à l’épreuve des ouragans.

  Wilma fait rage
 

Cette photo, tirée d’une des deux vidéos enregistrées par Sean Lachapelle de sa chambre d’hôtel, donne une idée de la férocité de l’ouragan Wilma. Même si le couple était relativement en sécurité, il leur a fallu périodiquement écoper l'eau qui s'accumulait dans leur chambre du rez-de-chaussée.

Visionner la première bande

Visionner la deuxième bande

Le lendemain, ils se sont éveillés à 5 h juste comme l’ouragan se déchaînait. « À partir de ce moment-là, nous avons été emprisonnés dans notre chambre pour 36 heures », une période pendant laquelle « cette tempête épouvantable et démentielle » alimentée par des vents de 250 km-heure n’a cessé de faire rage à l’extérieur.

« Le courant n’a jamais été coupé », précise Mme Perreault, mais il n’y avait pas de télé et très peu à faire, sinon lire et attendre. « C’est un bon moyen d’apprendre à se connaître », affirme-t-elle en riant de bon cœur. Des employés de l’hôtel affublés de sacs en polypropylène venaient une fois par jour porter des sandwichs et de l’eau.

Le dimanche 23 octobre, les gens ont finalement pu sortir et constater l’état des dommages. Pourtant, « quarante-huit heures après l’ouragan, l’hôtel semblait presque revenu à la normale. »

Mais il restait à trouver le moyen de rentrer au Canada. Mme  Perreault et son mari ont finalement trouvé une place dans un autobus qui se rendait à l’aéroport de Cancun, le mardi 25 octobre. On les  a toutefois stoppés à un barrage militaire à l’aéroport et pendant un moment ils ont craint qu’on ne les laisse pas passer même si leurs bagages étaient déjà à bord.

Heureusement, une représentante de Skyservice Airlines qui passait par là s’est arrêtée pour les tirer de leur mauvais pas en leur offrant deux places dans un avion. « Elle nous a préparé une carte d’accès à bord sur le champ », de relater Mme  Perreault. « Nous avons été très chanceux. »