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Du nouveau en matière de harcèlement sexuel

Harcèlement
Jocelyne Morin-Nurse

« Nous vivons dans un monde où il y a de l’agression sexuelle, il y a du harcèlement », dit Diane Roller, intervenante en matière de harcèlement sexuel à l’Université d’Ottawa.

« Les femmes craignent pour leur sécurité personnelle beaucoup plus que les hommes. Nos perspectives différentes sont basées sur la réalité qui nous entoure. En général, une femme va être plus méfiante. Lorsqu’il s’agit de harcèlement sexuel, la femme qui est harcelée peut craindre que ça aille plus loin; un homme ne pressent pas autant cette menace envers son intégrité physique. »

Mais savons-nous exactement ce qu’est du « harcèlement sexuel »? Est-ce qu’un comportement sexuel importun ou des invitations répétées à sortir constituent toujours du harcèlement sexuel? Est-ce qu’il est nécessaire de s’opposer à un comportement sexuel pour qu’il constitue un acte de harcèlement sexuel?

On trouve réponse à ces questions et à bien d’autres dans le nouveau site de formation en ligne sur la prévention du harcèlement sexuel. Unique en son genre au pays, le site est une collaboration entre Mme Roller et le Centre du cyber-@pprentissage. Bien que ce soit Mme Roller qui ait élaboré le contenu, en grande partie grâce à ses 15 années d’expérience à l’Université, le Centre en a raffiné la présentation et a même fait appel, entre autres, à des comédiens et à des étudiants en théâtre pour les mises en scène, les photos et la narration. D’ailleurs, la narration permet aux personnes ayant une déficience visuelle de suivre la formation avec facilité.

« J’ai commencé à explorer le concept d’un site de formation en ligne en 2002 », explique Mme  Roller. « Je cherchais une façon d’atteindre d’abord la clientèle étudiante, qui est difficile à joindre parce qu’elle change beaucoup, puis le personnel. Les rapports Web indiquaient que le mini-test qui était déjà en ligne sur le site du Bureau d’intervention en matière de harcèlement sexuel connaissait beaucoup de succès. Alors j’ai choisi d’explorer cette technologie. »

Certains services pensent déjà s’en servir comme outil de formation pour sensibiliser leurs membres. « Dans le cas d’une personne intimée, ajoute Mme  Roller, la formation pourrait être utilisée en plus d’une rencontre avec moi. Il serait peut-être plus facile pour la personne de retenir le message si elle fait la formation dans un environnement privé où elle ne se sent pas jugée. »

Il est possible de suivre la formation ou d’évaluer ses connaissances et, si l’on obtient 75 p. 100 ou plus au test final, on peut obtenir un certificat d’attestation que l’on imprime soi-même.

Le site est toutefois conçu pour une utilisation anonyme. Afin de respecter l’esprit de confidentialité du Bureau et protéger les personnes qui font appel aux services, on ne conserve aucune information.

« Lorsqu’une personne vient me voir, ça ne devient pas automatiquement une plainte », rappelle Mme  Roller. « Souvent, elle veut simplement discuter des possibilités et penser à ce qu’elle veut faire. Je n’impose jamais rien. Je ne fais que conseiller. La personne maîtrise entièrement la situation. Venir me voir est déjà un acte courageux. Je remercie toujours ces personnes-là. »

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