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Sa passion : l'histoire des soins infirmiers sur le champ de bataille

Marlene Orton

Il y a longtemps que Cynthia Toman ne travaille plus dans les services de soins intensifs auxquels elle a pourtant consacré 30 années de sa vie. Aujourd'hui, elle est l'une des historiennes canadiennes les plus éminentes dans le domaine des soins infirmiers militaires.

Cynthia Toman en compagnie de Kelly Ann Campbell, une guide du Musée canadien de la guerre, portant diverses pièces d'uniforme d'une infirmière militaire.

Sa thèse de doctorat sur les infirmières militaires pendant la Seconde Guerre mondiale lui a valu la Médaille d'or du Gouverneur général. Professeure adjointe en sciences infirmières à l'Université d'Ottawa, Mme Toman est également consultante auprès du Musée canadien de la guerre et du Musée canadien des civilisations en matière d'expositions à venir sur l'histoire des soins infirmiers.

Après avoir obtenu son diplôme en sciences infirmières en 1970 de la Eastern Mennonite University (en Virginie), Cynthia Toman a épousé un Canadien et a poursuivi sa carrière au Canada. En 1990, elle a commencé à enseigner à l'Université, puis a décidé de parfaire sa formation.

« J'aimais beaucoup travailler avec les étudiantes en sciences infirmières, dit-elle. Alors je suis retournée aux études pour obtenir ma maîtrise. Au début, j'avais l'idée de faire de la recherche clinique quantitative; mais après avoir suivi un cours en histoire des soins infirmiers, je me suis sentie chez moi, pour ainsi dire, dans un champ de recherche dont je ne soupçonnais même pas l'existence et qui m'allait comme un gant. »

La recherche historique lui plaisait beaucoup et elle s'est mise à travailler avec son mentor Meryn Stuart, professeure agrégée en sciences infirmières, spécialiste de l'histoire des femmes et de leurs professions. La thèse de maîtrise de Mme Toman étudiait l'évolution de la transfusion sanguine et, notamment, comment cette technique médicale est passée du domaine des médecins à celui des infirmières.

Ses études doctorales l'ont menée encore plus loin dans le domaine de la recherche historique. Elle a même suivi un séminaire sur la traite des fourrures au Canada, ce qui a causé à cette infirmière de carrière un véritable choc culturel. « J'ai presque abandonné le cours », avoue-t-elle. Mais sa dissertation finale, qui analysait les soins de santé dans un poste de traite de la Compagnie de la Baie d'Hudson, témoigne de sa persévérance; au bout du compte, elle a été captivée.