Une équipe de chercheurs, menée par le Dr Dean Fergusson, scientifique à l’Institut de recherche en santé d’Ottawa (IRSO) et professeur adjoint à l’Université d’Ottawa, a découvert que les antidépresseurs étaient liés à un risque deux fois plus élevé de tentative de suicide, dans certaines circonstances.
Cette découverte publiée dans le dernier numéro du British Medical Journal devait envoyer un signal d’alarme et encourager fortement les médecins à suivre plus étroitement leurs patients qui prennent ces médicaments.
La recherche traite de tous les ISRS — une classe d’antidépresseurs couramment prescrits pour le traitement d’une liste grandissante d’affections cliniques. L’étude comprenait 702 essais sur 87 650 patients présentant un large éventail d’affections cliniques. Dans l’ensemble, le Dr Fergusson a constaté que le risque de tentative de suicide était deux fois plus élevé chez les patients qui prenaient des ISRS comparé aux patients qui utilisaient un placebo ou d’autres méthodes thérapeutiques autres que les antidépresseurs tricycliques — un autre type de médicaments.
Bien que d’autres études aient relevé un lien possible, l’étude du Dr Fergusson est maintenant celle qui est la plus exhaustive et qui met en lumière une véritable corrélation. L’étude révèle aussi plusieurs failles méthodologiques importantes dans les essais publiés antérieurement et souligne l’importance de faire appel à des méthodes de communication des données plus vigoureuses.
Pour sa part, le Dr Robert Swenson, chef adjoint du Département de psychiatrie à l’Hôpital d’Ottawa et professeur agrégé de psychiatrie, a souligné que « si les antidépresseurs aident à améliorer l’état de santé des patients, ces derniers devraient continuer de les prendre. S’ils ont des préoccupations au sujet de ces médicaments ou si leur état s’aggrave, ils devraient parler à leur médecin ou à leur pharmacien immédiatement. »