Tony Horava, coordonnateur de collections, Réseau de bibliothèques
Ça discute fort dans les médias et au sein du personnel des bibliothèques : quel sera l’impact de Google Scholar sur l’avenir des bibliothèques?
Pour vous situer, Google Scholar, encore en version bêta, est un moteur de recherche qui limite les résultats de recherche sur le Web à des publications érudites.
Parce qu’il se présente comme un outil simple et convivial, Google Scholar est souvent la première avenue qu’empruntent les étudiants pour leurs recherches. Les résultats contiennent des renseignements sur des travaux universitaires, de même que des liens vers des collections en bibliothèques.
Alors qu’est-ce qui inquiète le monde des bibliothèques?
Il faut d’abord convenir que les résultats ne représentent qu’une faible proportion de tous les ouvrages existants. Les recherches faites avec Google Scholar seulement passent ainsi à côté d’une énorme quantité de ressources électroniques offrant des textes intégraux.
Par exemple, le Réseau de bibliothèques de l’Université d’Ottawa est abonné à plus de 30 000 titres, revues et livres, accessibles électroniquement. Le portail Ontario Scholars Portal, qu’ont développé les universités ontariennes, donne accès à plus de 7 000 000 articles provenant de 5 500 revues savantes au moyen d’une interface simple, tout en offrant la possibilité de sauvegarder les références et de créer une bibliographie avec RefWorks. Ce portail est un point d’accès unique aux ressources savantes de 20 universités participantes et comprendra bientôt des bases de données spécialisées, des publications gouvernementales, des données géospatiales en plus du texte intégral de revues et de livres.
Lorsque Google Scholar présente des références, le texte intégral n’est souvent fourni que moyennant un paiement. Google Scholar refile la facture à l’utilisateur individuel, et ce montant s’ajoute malheureusement au coût des études postsecondaires.
Les promoteurs de Google montrent cependant une volonté de travailler avec les établissements universitaires, afin que la clientèle puisse gagner sur les deux tableaux. Le but visé, c’est de pouvoir accéder en direct aux ressources de nos bibliothèques à partir de la liste des résultats produite par Google Scholar.
Nous reconnaissons les avantages de ce moteur de recherche pour la communauté universitaire et nous travaillons en ce moment à la reconnaissance de la marque de l’Université dans Google Scholar.