Dans le domaine de l'amélioration des soins de santé dans les pays en développement, des organisations non gouvernementales (ONG) et des établissements universitaires canadiens consacrent beaucoup d'efforts. Toutefois, les liens entre les deux groupes sont souvent ténus.
Il y a deux ans, une vingtaine de chercheurs de l'Université d'Ottawa ont commencé à se pencher sur les façons de corriger cette lacune, dans le but de multiplier les résultats en partageant les ressources. Ces discussions internes ont mené à l'organisation d'une conférence à l'Université au cours de l'été 2004, qui a réuni plus de 80 chercheurs et fournisseurs de soins de santé autour de la question de la création d'un réseau d'ONG et d'universitaires, surnommé l'initiative ACANGO (en anglais, Academic et NGO).
Bien que plusieurs des participants étaient de la région, d'autres venaient de diverses universités canadiennes, et d'autres encore de beaucoup plus loin : du Sri Lanka, du Mexique et du Kenya. Plus de dix ONG du Canada et d'ailleurs étaient représentées.
« L'idée de lier ce que nous faisons de mieux ici à l'Université avec ce qu'il y a de mieux dans la communauté a créé beaucoup d'enthousiasme », a dit l'organisateur de la conférence, Peter Tugwell, qui est aussi directeur du Centre de recherche sur la santé mondiale de l'Institut de recherche sur la santé des populations.
Les participants ont mis sur pied six projets pilotes, afin de mettre à l'épreuve ce concept qui visait à réunir l'expertise des ONG et des universitaires. Il n'est pas surprenant de constater que les projets des pays à revenu intermédiaire et faible portaient sur les soins et la gestion du VIH/sida au Kenya, en Thaïlande et au Malawi. L'Université a d'ailleurs signé un protocole d'entente sur des projets en collaboration avec deux de ces partenaires (le Kenya et la Thaïlande).
Les projets pilotes situés à Ottawa étaient axés sur l'amélioration des soins de santé aux personnes sans abri (Projet de santé urbaine d'Ottawa), aux familles à faible revenu (Ottawa Equity Gauge) et aux nouveaux immigrants (Global-Ottawa AIDS Link).
Des représentants de pays étrangers ont été impressionnés par l'ouverture d'esprit des Canadiens quant à l'acceptation de leurs points de vue. « Nous avons cherché à bien équilibrer le cadre des discussions, pour qu'elles visent à déterminer comment des groupes tels que ceux de l'Université d'Ottawa pourraient apporter leur collaboration sans entraver les groupes sur place ni les exploiter », a dit Peter Tugwell.
Peter Walker, doyen de la Faculté de médecine, proche collaborateur de M. Tugwell dans l'organisation de la conférence, constate que les nouveaux étudiants et étudiantes sont de plus en plus intéressés par la participation à des projets de développement, au Canada et ailleurs dans le monde.
« Certains nous arrivent munis d'un diplôme en développement, soit du 1er cycle ou de cycles supérieurs, d'autres ont acquis de l'expérience à l'étranger, ou encore, ont travaillé au sein de communautés marginales », a dit le doyen Walker.