Échos du campusÉCHOS DU CAMPUS

Une amitié qui se poursuit

Jocelyne Morin-Nurse

Les années 40 évoquent souvent des images tristes, de peuples déchirés et accablés par la Seconde Guerre mondiale. Mais, pour une poignée de jeunes garçons pensionnaires à l'Université d'Ottawa, elles éveillent des souvenirs parmi les plus beaux de leur vie.

M. J.-Yves Pilon, secrétaire-trésorier du groupe de finissants de 1942 à 1945 – le plus ancien groupe de diplômés à toujours se rencontrer officiellement –, était un de ceux-là. Il est arrivé à l'Université d'Ottawa en 1937 pour y suivre ses études secondaires. Puisque ses parents habitaient Rockland, et que le transport à l'époque était difficile, ils ont cru bon d'inscrire leur fils Joseph-Yves comme pensionnaire.

Aux yeux des garçons, ceci était loin d'être une punition. Certes, ils s'ennuyaient par moment de leur famille, mais ils n'en souffraient pas excessivement. « Même si on était pensionnaire, on était loin d'être prisonnier », affirme M. Pilon.

En effet, outre les études, ils avaient la permission d'aller au cinéma et de patiner – sorties au cours desquelles il leur arrivait de côtoyer des jeunes filles. Une grande partie de leur vie était aussi dévouée aux sports et aux loisirs, dont le football, le hockey, le ping-pong, le billard et le Mississippi.

Au cours de ces années, des amitiés ont pris naissance qui se sont poursuivies toute une vie durant. « Ça n'a pas pris de temps avant qu'on se connaisse tous. L'atmosphère est vite devenue très chaleureuse », poursuit M. Pilon.

Ce thème d'amitié profonde est d'ailleurs repris dans le compte rendu des retrouvailles du 15 septembre 2004 : « [...] gravitant autour du Pavillon Simard, [...] quelques vétérans se sont retrouvés pour raviver leurs souvenirs d'il y a 59 ans et se redire leur indéfectible amitié. »

Et pour se raviver ses propres souvenirs, M. Pilon fait appel à un impressionnant cahier qu'il a compilé au fil des années : photos, écussons, articles. « Le temps passe vraiment trop vite », dit-il. « On n'est pas malheureux aujourd'hui, mais c'étaient de belles années. Ça fait des beaux souvenirs. »

Avec le temps, il est devenu de plus en plus difficile pour les finissants de 1942 à 1945 de se déplacer. Certains confrères ont raté la rencontre de septembre pour cause de maladie, d'autres sont décédés. Pour ces raisons, entre autres, le groupe se réunira pour la dernière fois le mercredi 14 septembre 2005, à l'occasion de son 60e anniversaire.