Marie-Ève Thérien
Des chercheuses de l’Université d’Ottawa ont remporté de grands honneurs en 2008. Des heures et des années de recherche de pointe et de travail acharné ont ainsi été reconnues. Au nombre des professeures récompensées, Constance Backhouse, Dre Nancy Edwards, l’historienne Ruby Heap, et la linguiste Shana Poplack.
Monique Frize, du groupe de recherche de l’Université d’Ottawa sur les femmes ingénieures, salue le succès de ses collègues. Elle connaît bien les rouages de la recherche et la situation des femmes en recherche. En 1989, elle est devenue la première titulaire de la Chaire Nortel/NSERC sur la place des femmes en génie à l’Université du Nouveau-Brunswick. Elle se réjouit du chemin parcouru par les femmes dans les universités mais soutient qu’il faut continuer de lutter contre la discrimination. « Plusieurs chercheuses de ma génération ont lutté contre la discrimination et continue à la dénoncer dans leur milieu de travail », affirme cette grande défenseuse des femmes en recherche. « Les jeunes chercheuses se butent à un combat aussi important, soit la conciliation travail-famille », soulève-t-elle.
Et comment les jeunes chercheuses abordent-elles leur carrière ? Cristina Atance, professeure agrégée de l’École de psychologie, est une des récipiendaires du Prix jeune chercheur de l’année 2008 de l’Université d’Ottawa. Elle gère actuellement deux programmes de recherche, l’un financé par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada et l’autre, par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada. « J’ai travaillé très fort pour me rendre ici et je me compte chanceuse de faire ce que j’aime », confirme-t-elle. « Si j’ai un conseil à donner aux jeunes chercheurs, c’est de savoir, dès le départ, que la vie de chercheur est exigeante. Il faut être très polyvalent. Il faut enseigner, faire de la recherche et en communiquer les résultats, trouver du financement pour ces travaux, et dans certains cas, il faut voir au fonctionnement d’un laboratoire de recherche et de tout ce qui s’y rattache, soit l’embauche de personnel, l’achat de matériel et le bon déroulement des activités. »
Dalie Giroux, professeure à l’École d’études politiques, abonde dans le même sens. « Le concept du chercheur-entrepreneur est très valorisé dans le milieu universitaire. Les jeunes chercheurs subissent une grande pression en ce qui a trait à leur productivité. Le défi, c’est de trouver sa place dans ce monde-là; l’équilibre entre la vie professionnelle et personnelle est fragile », soutient-elle.
En 2004, l’Université a créé le service Université au féminin, offert par le Centre de pédagogie universitaire, afin d’aborder la question de l’équilibre entre le travail et la vie personnelle des chercheuses. Pour plus d’information sur ce service, rendez-vous à www.saea.uOttawa.ca.