Une équipe de scientifiques dont fait partie le professeur Luke Copland, directeur du Laboratoire de recherche sur la cryosphère de l’Université, a récemment signalé que le plateau de glace Markham, d’une superficie de 50 km2, s’était détaché de la côte de l’île d’Ellesmere. Un autre plateau de glace, le Serson, a également perdu plus de 60 p. 100 (122 km2) de sa superficie.
Ces formations de glace qui prolongeaient l’île d’Ellesmere dérivent maintenant dans l’océan Arctique et rappellent le vêlage du plateau de glace Ward Hunt en juillet. La perte totale de glace pour l’été 2008 s’élève à 214 km2, ce qui équivaut à plus de trois fois l’île de Manhattan et à près du quart de la superficie de tous les plateaux de glace canadiens restants.
Selon les chercheurs, ces changements sont attribuables à la modification des conditions environnementales qui préservaient l’équilibre des plateaux de glace depuis 4 000 ans. Il semblerait également que ces changements soient irréversibles.
« On peut difficilement établir un lien direct entre un événement donné et le réchauffement climatique, note le professeur Copland. Cependant, si vous placez tous les changements dans un contexte global, il devient évident qu’il ne s’agit pas d’un événement isolé et que l’Arctique est effectivement en train de changer. »
Le professeur Copland est ses étudiants des cycles supérieurs retourneront en Arctique au printemps pour poursuivre leurs recherches. Entre-temps, ils surveilleront l’état de la région au moyen d’images satellitaires.