Le Centre de recherche en civilisation canadienne-française (CRCCF) célèbre cette année son cinquantième anniversaire. Selon Yves Frenette, directeur du Centre, il est rare qu’un centre de recherche ait la vie aussi longue et connaisse une telle destinée.
Fondé le 2 octobre 1958, sous le nom de Centre de recherche en littérature canadienne-française, il avait comme but de combler une lacune en favorisant l’étude des lettres canadiennes-françaises. Ses architectes, tous professeurs du Département de français de l’Université d’Ottawa, reconnaissaient l’importance de coordonner un ensemble d’activités interreliées : réunir un corpus documentaire, entreprendre des travaux de recherche et en diffuser les résultats. Aujourd’hui, ces objectifs constituent les trois axes principaux du mandat du CRCCF.
« Depuis cinquante ans, souligne M. Frenette, le Centre a toujours eu comme mandat la conservation des archives, l’essor de la recherche et la publication des réalisations. Avec le temps et selon les intérêts des chercheurs et des directeurs, les choses ont évolué, le Centre a su s’adapter et son orientation a changé. »
En 1969, par exemple, le Centre a pris le nom qu’on lui connaît pour refléter le fait qu’il s’intéressait à d’autres disciplines que la littérature, soit l’histoire, les arts visuels, la langue, l’éducation et les sciences sociales – tous les domaines d’activités et les disciplines où se manifestait la civilisation canadienne-française. La même année, le Centre accueillait le premier versement du fonds d’archives de l’Association canadienne-française de l’Ontario. Aujourd’hui, près des deux tiers des documents conservés au Centre proviennent de l’Ontario français. Dès les années 70, le Centre se tournait vers l’Ontario et la collectivité franco-ontarienne, qui a depuis adopté le Centre comme l’un de ses principaux lieux de mémoire.
Au fil des ans, le CRCCF s’est intéressé au Canada français tout entier, y compris le Québec. Il suscite et favorise activement la recherche non seulement sur la culture et la société canadienne-française au Canada, mais aussi sur le patrimoine francophone en Amérique du Nord. Il tisse de nouveaux partenariats avec des universités au Québec, ailleurs au Canada et aux États-Unis.
La création récente de trois chaires de recherche sur la francophonie canadienne, l’une sur les pratiques culturelles, l’une en histoire et l’une en littérature, illustre bien le nouvel élan du Centre. D’ajouter M. Frenette, lui-même historien et spécialiste de la francophonie nord-américaine : « Ces nouvelles chaires mettront davantage les ressources documentaires du CRCCF au service d’une recherche plus systématique ». Par ailleurs, en 2009, le Centre emménagera au pavillon Morisset dans de nouveaux locaux plus spacieux, mieux adaptés à ses besoins.
Comment expliquer la longévité du CRCCF? Yves Frenette est clair. « Le CRCCF est resté fidèle à la vision de ses fondateurs et a toujours bénéficié de l’appui de l’Université d’Ottawa. À l’interdisciplinarité des recherches et à la complémentarité des publications s’est conjugué l’appui de la communauté franco-ontarienne, qui voit dans le Centre un lieu de rencontre scientifique, ouvert et accueillant. »