Échos du campusÉCHOS DU CAMPUS

Enseigner par l’exemple

Laura Eggertson

Sharon Cook  
   

Lorsque Sharon Cook analyse les qualités d’un bon enseignant, elle pense à l’un de ses mentors, professeur d’histoire à l’école secondaire Colonel By d’Ottawa et directeur du département lorsqu’elle y enseignait.

Mme Cook, lauréate du Prix d’excellence en enseignement 2007 de l’Université d’Ottawa, a enseigné au secondaire pendant 16 ans avant de se joindre à la Faculté d’éducation de l’Université d’Ottawa, où elle est professeure depuis 20 ans.

Au cours de sa carrière, elle a eu plusieurs mentors et modèles, ce qu’elle recommande d’ailleurs à tout nouvel enseignant. Le directeur de son département à l’école Colonel By se démarquait par son amour pour sa matière, sa passion pour l’apprentissage permanent et son admiration pour ses élèves.

À la fin de chaque année, le mentor de Sharon Cook rédigeait des « lettres d’admiration » à certains de ses élèves pour leur faire part des qualités qu’il admirait chez eux. « Ces lettres n’avaient rien à voir avec les notes des élèves : leur but était de les valoriser en tant que personne », se rappelle la professeure Cook.

Ces lettres uniques et précieuses rappelaient aux élèves qu’ils étaient sur un pied d’égalité avec l’enseignant qu’ils admiraient. Il s’agit d’une pratique que Mme Cook a adoptée et qu’elle n’a jamais abandonnée, dit-elle.

Comme son mentor, elle aime toujours sa matière, un trait qui, selon elle, caractérise tout professeur exceptionnel.

« Pour bien transmettre sa passion pour une matière à quelqu’un d’autre, celle-ci doit capter l’intérêt, être stimulante et toujours apporter quelque chose de nouveau », dit-elle. C’est pourquoi elle est convaincue qu’elle ne serait jamais une bonne professeure de mathématiques, puisque c’est l’histoire qui a toujours été sa grande passion.

« Les professeurs exceptionnels sont aussi toujours prêts à travailler fort au cours de leur carrière. Ils aiment les gens et travaillent bien avec eux de manière individuelle ou en groupe », explique Mme Cook, qui a aussi remporté un prix d’enseignement de l’Union des associations des professeurs des universités de l’Ontario, en juin.

« En ce qui concerne les groupes, les enseignants doivent vraiment avoir le sens de l’humour en ce qui concerne ce que font les élèves dans leur classe, ce qu’ils disent et les rapports qu’ils entretiennent avec eux. Même si cela peut s’avérer difficile, les enseignants ne doivent pas se prendre trop au sérieux », ajoute-t-elle.

« Non seulement ce sens de l’humour évite que l’enseignant soit déçu lorsque les élèves lui font des critiques, mais il l’empêche aussi d’être “perverti” par des éloges excessifs », dit Mme Cook.

« Les gens sont vraiment trop polis envers nous, et souvent ils croient que nous en savons plus qu’en réalité », dit-elle vivement. « Nous ne sommes tous que des êtres humains qui tentent de faire de leur mieux sur cette planète, et il est important de se le rappeler. »

Parmi les changements positifs observés par la professeure Cook à la Faculté d’éducation, laquelle célèbre son 40e anniversaire cette année, soulignons l’évolution de l’idée que se font les gens sur ce que doit être le métier d’enseignant. Il y a 40 ans, un bon enseignant était un modèle d’autorité, un expert et un gestionnaire de classe qui transmettait de l’information de manière efficace aux élèves.

« Aujourd’hui, dit Mme Cook, on encourage les enseignants à jouer le rôle d’animateurs, dans un milieu axé davantage sur la coopération. Ils tiennent compte de la culture, des styles d’apprentissage et des intérêts de leurs élèves. Je crois que c’est une très bonne chose. »

Les membres de la communauté universitaire, dont 145 nouveaux professeurs, auront bientôt l’occasion d’assister au style d’enseignement de Mme Cook. En tant que lauréate du Prix d’excellence en enseignement, elle donnera une conférence publique sur ses propres recherches sur l’histoire des femmes et l’usage du tabac. Sharon Cook parlera de « l’histoire sentimentale particulière qui existe entre les jeunes femmes et la cigarette depuis les années 1920 ». Cette conférence aura lieu le 7 novembre à l’Auditorium des anciens, à 19 h.