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Une passion contagieuse

Heather Lynch

  Isabelle Légaré 
   
Le jour, elle achète des publicités et de l’espace média pour le Service du marketing de l’Université d’Ottawa. Le soir, elle se consacre à sa carrière parallèle de dramaturge. Diplômée en théâtre de l’Université, Isabelle Légaré a le don de communiquer sa passion et d’exprimer des idées.

Sa première pièce, Stock, a été présentée récemment à la Nouvelle Scène d’Ottawa. Concept, scénario, production, mise en scène : tout est signé Isabelle Légaré. Trois grandes idées se rencontrent dans cette pièce, explique l’auteure : « Mes tendances claustrophobes, mon aversion pour la surconsommation maladive dans notre société et, étrangement, mon souvenir d’avoir vu une vache dans une remorque tirée par un camion ».

Par une mise en scène ingénieuse, Isabelle Légaré fait voyager – au propre comme au figuré – les comédiens et les spectateurs à l’arrière d’un camion bondé. Le public doit alors affronter des questions difficiles à l’égard de notre société et de nos comportements. Au final, les personnages sont transformés par la découverte de leurs propres vérités. Et les spectateurs sont amenés eux aussi à se remettre en question.

Pour explorer en seulement 45 minutes des thèmes aussi profonds que le pouvoir, l’avidité, la tromperie, et la surconsommation, l’auteure a dû faire appel aux talents qu’elle cultive tous les jours dans son travail. Sa démarche s’apparente en quelque sorte à celle utilisée dans la récente campagne de recrutement aux études supérieures, sous le thème Ça part d’ici. « Quand on monte une pub pour un journal ou un magazine avec seulement deux lignes de texte, explique-t-elle, il faut absolument condenser le message et s’arranger pour que tout le monde le comprenne; je fais la même chose dans ma pièce. »

Pour Mme Légaré, la simplicité est la sophistication suprême. Pour renforcer son message aux yeux du public, elle exploite efficacement la superposition d’éléments textuels. Son souci de simplicité transparaît aussi dans l’univers extérieur de la pièce, comme en font foi l’espace restreint, le décor minimaliste, le recours à des matériaux recyclés (les programmes sont réutilisés à chaque représentation) et l’usage limité du papier pour promouvoir la pièce.

Isabelle Légaré caressait des espoirs et des rêves pour cette première production, et l’expérience de Stock l’a plus que comblée, confie-t-elle. On ne peut donc qu’espérer d’autres œuvres de cette artiste dont on peut dire que son succès part d’ici.