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Un nouveau centre stimule la recherche sur les maladies du rein

Tim Lougheed

 
  Le grand laboratoire ouvert est conçu précisément pour favoriser la collaboration en recherche.
À l’Université d’Ottawa, un bâtiment flambant neuf vient élargir encore davantage le regroupement grandissant de ressources dans le domaine des maladies du rein, dont la progression prend des proportions inquiétantes au Canada.

Le Centre de recherche sur les maladies du rein de l’Institut de recherche en santé d’Ottawa (IRSO) et de l’Université d’Ottawa occupe désormais quelque 1 400 mètres carrés du tout récent agrandissement du pavillon Roger-Guindon, situé au chemin Smyth. Les locaux du Centre se résument presque exclusivement à un grand laboratoire ouvert, conçu précisément pour favoriser la collaboration en recherche et un milieu de travail dynamique.

« C’est la meilleure façon de faire de la recherche », explique le directeur du Centre, le Dr Kevin Burns. « La circulation est intense, les gens se déplacent et se parlent. Il n’y a rien comme le pouvoir de la proximité physique pour stimuler la recherche. Si chacun travaille dans son petit coin, il se pourrait bien que deux personnes fassent la même chose en même temps sans s’en rendre compte. »

Le Centre appuie la mission du Centre de soins pour les maladies du rein du campus Riverside de l’Hôpital d’Ottawa, où la recherche clinique est plutôt centrée sur le dépistage précoce des maladies du rein et la conception de traitements plus efficaces pour les gens dont la survie dépend de la dialyse ou qui ont subi une transplantation rénale. Le DBurns a dirigé le mouvement ayant mené à la création de ce Centre, qui a ouvert ses portes en 2000 et a reçu par la suite 7,1 millions de dollars de la Fondation canadienne pour l’innovation et du Fonds ontarien pour l’innovation, afin de construire et d’équiper le bâtiment.

Le nouveau Centre se consacre à la recherche pure, et en particulier à l’étude des mécanismes biochimiques fondamentaux qui pourraient causer les insuffisances rénales. Au Canada, le nombre de personnes qui souffrent de maladies du rein augmente de huit à neuf pour cent par année, précise le Dr Burns. La recherche fondamentale était la prochaine étape normale.

La prévalence des deux principales causes de maladies du rein – le diabète et l’hypertension artérielle – est aussi en hausse au Canada. Les gens vivent avec ces maladies pendant 10 ou même 20 ans, tandis que leurs reins s’affaiblissent lentement, sans symptômes, jusqu’à ce que ces organes vitaux lâchent complètement. Les scientifiques essaient toujours de comprendre exactement ce qui entraîne cette détérioration et cherchent des moyens de la prévenir.

« Nous sommes très proactifs, car nous cherchons des façons d’intervenir avant l’apparition des premiers symptômes, explique Kevin Burns. Évidemment, ce n’est pas sans difficultés, puisque nous travaillons avec des gens qui, autrement, se portent plutôt bien. »

Il est donc ravi que le Centre ait réussi à rassembler cinq chercheurs principaux et des dizaines de membres de leurs équipes respectives, qui travaillaient auparavant un peu partout à l’Université. L’une de ces personnes, la Dre Rhian Touyz, est arrivée à l’Université précisément pour faire partie de cette nouvelle unité en tant que titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur l’hypertension.

« Elle étudie les mécanismes à la base de l’hypertension, précise le Dr Burns. Elle cherche comment l’hypertension endommage les reins et les vaisseaux sanguins, et découvre de nouvelles pistes qui pourront servir à l’élaboration de nouveaux genres de thérapies. »

L’exemple du Dr Chris Kennedy, selon Kevin Burns, est encore plus révélateur. Ce chercheur analyse le comportement d’une importante cellule (le podocyte glomérulaire) responsable de la capacité filtrante du rein. Jusque-là, il n’avait travaillé qu’avec des souris, mais en cherchant des moyens d’isoler ces cellules dans l’urine humaine, il a trouvé des éléments qui pourraient mener à la conception d’un test destiné aux patients atteints de maladies du rein à un stade précoce.

« Nous n’aurions jamais obtenu de tels résultats s’il avait travaillé tout seul, insiste le DBurns, plutôt que dans un milieu où la médecine clinique côtoie la science fondamentale. »

Le Centre de recherche sur les maladies du rein sera inauguré le 3 mai à 10 h 30, au pavillon Roger-Guindon.