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Le mentorat : partager la sagesse

Geneviève L. Picard

Les professeurs jouent depuis longtemps le rôle de mentor auprès de leurs étudiants et étudiantes. En transmettant leurs connaissances, mais surtout en partageant leur sagesse et le fruit de leur propre expérience, ils peuvent avoir une grande influence sur l’avenir des jeunes. Mais les mentorés ne sont pas exclusivement des étudiants : la relation de mentorat existe également entre collègues, et l’Université d’Ottawa a mis en place deux programmes afin de faciliter et d’encourager ce genre d’échange.

L’un des programmes s’adresse aux professeurs et l’autre vise plus spécifiquement les personnes nouvellement nommées à la direction d’un département ou comme vice-doyen. Selon Helen Knoll, coordonnatrice du Centre de leadership scolaire, ces programmes ont trois grands objectifs : orienter les personnes dans leurs nouvelles responsabilités, augmenter le niveau de satisfaction des participants et favoriser leur réseautage au sein de l’Université.

Les professeurs désirant obtenir un mentor communiquent avec le Centre de leadership scolaire et, avec l’aide de Mme Knoll, déterminent d’abord quels sont leurs buts et le genre de mentor recherché. Le Centre suggère alors quelques noms. « Avec l’aide du vice-doyen de la faculté, nous cherchons à établir de bons parrainages », soutient
Mme Knoll, qui se félicite que tous les jumelages réalisés à ce jour se soient bien déroulés. Une fois que le mentor accepte, les deux participants se rencontrent environ une fois par mois pendant une heure et demie, sur une période de neuf mois.

Le programme, lancé au début de 2006, chapeaute déjà 22 relations mentorales, dont celle entre Tyseer Aboulnasr, professeure à la Faculté de génie et doyenne de 1998 à 2004, et Louise Lemyre, professeure de l’École de psychologie et titulaire de la Chaire de recherche McLaughlin à l’Institut de recherche sur la santé des populations.

Toutes deux parlent avec enthousiasme de leur expérience de mentorat, qui s’est transformée en une relation d’amitié. « J’avais choisi Tyseer Aboulnasr parce que je me doutais qu’elle avait déjà traversé certains obstacles que j’affrontais, et aussi parce qu’elle connaissait un monde qui m’était inconnu, se rappelle Louise Lemyre. Elle pouvait m’apprendre à décoder le système et me donner accès à des clés de voûtes. Nous avons assurément bien cliqué! »

« À toutes les étapes de votre vie, vous avez besoin de quelqu’un en qui vous avez confiance et à qui vous pouvez poser de vraies questions, insiste de son côté
Mme Aboulnasr. Quelqu’un qui vous lance des défis quand vous prenez trop vos aises et qui vous rassure quand vous manquez de souffle. Si vous trouvez une personne comme ça, attrapez-la et ne la lâchez pas! »

Jacques Barrette, directeur du Centre de leadership scolaire, confie que c’est le professeur Nicola Gazzola qui lui a inspiré la création du programme de mentorat pour professeurs. En septembre 2003, se souvenant des nombreuses questions qui l’avaient assailli à son arrivée à la Faculté d’éducation, Nicola Gazzola avait organisé une série d’ateliers à l’intention des nouveaux venus. Puis, l’année suivante, il a mis en place un service de mentorat encore très populaire à la Faculté. « La première année d’enseignement est très stressante, affirme le professeur Gazzola. On habite souvent dans une nouvelle ville, on a l’obligation de publier, la plupart du temps on n’a pas été formé pour enseigner… Si le mentor peut aider à faire baisser la pression, tant mieux! » déclare-t-il.

Pour en savoir plus sur les programmes de mentorat du Centre de leadership scolaire : www.leadershipscolaire.uottawa.ca.