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La force de l’ingéniosité

  Joe Irvine
 

Joe Irvine : « l'homme des partenariats »

Joe Irvine voudrait qu’on le considère à l’Université d'Ottawa comme « l’homme des partenariats » plutôt que comme « le chef de la police des brevets ».

En tant que directeur du Bureau de valorisation de la recherche et du transfert de technologie (VRTT), M. Irvine comprend que certaines personnes croient que son travail est d’aider les chercheurs à faire des demandes de brevets pour leurs inventions ou leur technologie, ou de s’assurer que personne ne viole les brevets que les scientifiques (et l’Université) détiennent déjà.

« Le transfert de technologie est parfois perçu comme une mainmise bureaucratique sur la propriété intellectuelle », affirme-t-il. Mais le Bureau de VRTT, qui s’est donné pour devise « la force de l’ingéniosité », fait beaucoup plus que cela. « Je crois que notre première mission est de faciliter la recherche. »

Au cours de l’exercice 2005–2006, le Bureau a négocié plus de 400 contrats de recherche, contre 300 l’année précédente. Ces contrats ont rapporté environ 27 millions de dollars de revenus, contre 18 millions en 2004–2005. Le Bureau a également aidé à démarrer sept entreprises essaimées, comparativement à 14 l’année précédente. Quelque 10 millions de dollars ont été investis dans les nouvelles entreprises.

Un résultat intéressant, considérant que M. Irvine en était à sa première année dans ses nouvelles fonctions, dans une université qui, historiquement, « n’a pas été très proactive » dans la quête de partenariats de recherche et de développement technologique, dit-il. Selon lui, ce type de coentreprises revêt pourtant une importance essentielle.

Les partenariats de recherche, qu’il s’agisse de jumeler des professeurs de droit à des gouvernements en quête de conseils en matière de droits d’auteur, ou d’orienter la Faculté de génie vers les recherches qui répondent aux besoins de l’industrie, permettent aux scientifiques de mettre en commun de l’expertise et des installations qui, dans certains cas, ne leur seraient pas accessibles autrement. Ils apportent aussi des fonds au moulin de l’Université.

« À l’Université, une subvention de recherche sur cinq provient d’un contrat », affirme M. Irvine.

En matière de partenariats de recherche, le Bureau de VRTT favorise le dialogue et les ententes entre les gouvernements, les équipes de recherche et l’industrie, et négocie les modalités des contrats, en particulier pour tout ce qui concerne la publication des résultats, les droits de propriété intellectuelle et les budgets.

En matière de partenariats technologiques, M. Irvine et son équipe évaluent le potentiel des projets en termes de propriété intellectuelle et de commercialisation, créent une stratégie de développement technologique et, quand la chose est possible, commercialisent la propriété intellectuelle par l’entremise de licences d’exploitation ou de nouveaux projets.

Bien que pour l’essentiel, le travail du Bureau de VRTT reste méconnu, le rapport annuel de l’an dernier donne un aperçu de ce qu’il accomplit.

Par exemple, le bureau a aidé David Moher, professeur à la Faculté de médecine, à négocier un contrat avec le gouvernement américain pour réaliser une revue des rapports de recherche et des rapports techniques traitant des effets des régimes, des suppléments et du soleil sur les niveaux de vitamine D et sur les risques de maladie.

Le Bureau a également évalué le potentiel commercial d’inventions comme le Novel Knee Joint, un appareil orthopédique qui permettrait aux personnes atteintes d’arthrose genou-cheville-pied de marcher plus librement et de pouvoir bloquer leurs articulations du genou en position stationnaire.

Il y a vingt ans, les universités avaient l’équivalent d’une « obligation sociale » de rendre compte des avantages qui découlent de la recherche, dit M. Irvine. Aujourd’hui, les organismes subventionnaires documentent les retombées économiques des recherches pour le Canada ou pour la province qui finance la recherche. « Plus le projet a des applications concrètes, plus nous sommes appelés à rendre compte de ses avantages économiques. »

Plusieurs subventions dépendent de l’obtention de fonds additionnels par les chercheurs auprès de l’industrie et des gouvernements. Certains chercheurs estiment que la commercialisation ne devrait pas figurer au premier rang des priorités, mais pour M. Irvine, cette attitude devra changer. « À mesure que les politiques gouvernementales évoluent pour accroître la reddition de comptes portant sur les retombées économiques de la recherche, les chercheurs et les chercheuses deviendront plus sensibles [à la nécessité de la commercialisation]. »

« Les partenariats de recherche et les partenariats technologiques cimentent les relations entre l’industrie et l’Université. Il est à espérer que ces relations seront durables et stratégiques, et qu’elles profiteront aux deux partenaires. »

Liens connexes :

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Rapport anuel de VRTT