« Ce fut le plus beau voyage de ma vie », déclare M. Perras au sujet de son séjour de sept jours dans les territoires sauvages situés près de la pointe sud-ouest de l’Alaska. « Cet endroit me parlait.
Il voudrait y retourner et écrire un livre sur la bataille d’Attu elle-même, en se concentrant sur l’histoire de certains des soldats qui ont été les plus exposés lors des engagements entre les Alliés et les Japonais survenus pendant la Seconde Guerre mondiale.
M. Perras a été approché au mois d’août 2005 par The History Channel pour participer à une émission portant sur « la guerre oubliée de l’Alaska » dans le cadre d’une série intitulée Save Our History, dont la diffusion débutera le 4 mars 2006 à l’extérieur du Canada (les Canadiens pourront se procurer la série dans le site Internet du réseau, à www.historychannel.com).
Le choix de M. Perras allait de soi, puisqu’il étudie l’histoire canadienne, la stratégie militaire et les relations canado-américaines depuis 1984, année de son mémoire de maîtrise sur l’engagement du Canada à la défense des Aléoutiennes après l’invasion de l’île de Kiska, en 1943. (Un contingent de 35 000 soldats sous commandement américain, comptant 5 000 Canadiens, débarqua dans l’île pour la reprendre aux envahisseurs, avant de s’apercevoir que ces derniers avaient quitté les lieux depuis plusieurs semaines.)
La participation du professeur Perras à un documentaire antérieur intitulé The Bloody Aleutians (Sanglantes Aléoutiennes), produit par une équipe canadienne pour The History Channel, avait également fait bonne impression, tout comme son ouvrage salué par la critique, Stepping Stones to Nowhere: The Aleutian Islands, Alaska, and American Military Strategy, 1867-1945 (UBC Press, 2003).
« Nous avons choisi Galen parce qu’il est très dynamique », fait observer la productrice déléguée, Meghan Fallon. Une qualité qui s’avéra fort précieuse lors des longues journées de tournage extérieur dans des conditions rigoureuses, parfois entrecoupées de marche sous la pluie battante et le vent. « Il est très télégénique, ajoute Mme Fallon, et il nous a vraiment aidés à approfondir l’histoire. »
L’émerveillement de Galen Perras est palpable lorsqu’il décrit le vol de l’équipe de sept personnes jusqu’aux îles Aléoutiennes, en septembre, à bord d’un Hercule 130 de 25 places. Le chercheur était particulièrement heureux de se retrouver aux côtés de Dean Galles, un ancien combattant décoré, toujours alerte malgré ses 85 ans et maintenant établi au Montana, qui était chef de section dans le 32e régiment d’infanterie au moment de la sanglante bataille d’Attu, en 1943.
M. Galles, dont c’était le premier retour sur les lieux, a évoqué pour la première fois ses années de guerre en détail, et le professeur Perras a été profondément touché par l’émotion de l’ancien combattant.
Si les Aléoutiennes présentent aujourd’hui peu d’intérêt sur le plan militaire, elles font néanmoins l’objet d’allusions lorsqu’il est question de la stratégie américaine de défense antimissiles. Une piste d’atterrissage et une station de radionavigation Loran dotée d’un effectif de 25 membres de la Garde côtière américaine restent les seules traces d’occupation humaine. Les déplacements sont principalement effectués en véhicules tout-terrain.
« L’endroit est tombé dans l’oubli, affirme M. Perras. Au fond, les Japonais l’ont envahi par erreur. C’est l’un des pires endroits au monde pour un affrontement armé. »