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Pour tirer le maximum des médicaments éprouvés

Les essais cliniques aléatoires sont cruciaux pour tirer le maximum des médicaments éprouvés et optimiser l’efficacité de divers types de traitements, affirme le DPaul Hébert.

À titre de directeur adjoint du Département de médecine et titulaire de la Chaire de recherche sur les transfusions sanguines et les soins critiques, le DHébert a étudié la façon dont le travail des chercheurs a des répercussions sur la pratique courante. Il était l’un des trois représentants de la communauté des soins de santé de l’Université d’Ottawa qui participaient à une table ronde visant à faire la lumière sur le processus des essais cliniques lors de la 12e conférence BioNorth, évènement annuel organisé par le Conseil bioscientifique d'Ottawa.

Les essais cliniques représentent ce qu’il y a de mieux pour déterminer l’efficacité des nouvelles thérapies et la meilleure façon de les appliquer, selon le DHébert.

Il cite en exemples les études portant sur l’aspirine pour prévenir les problèmes cardiaques chez les victimes d’accidents cérébrovasculaires, celles sur l’hormone sanguine érythropoïétine pour traiter les complications associées à l’insuffisance rénale et celles sur le corticostéroïde prednisone pour aider les patients souffrant de maladies dues à une obstruction pulmonaire. De telles études peuvent changer la façon dont les médecins traitent leurs patients, puisque ces essais non biaisés font ressortir les « meilleures pratiques ».

« Nous recherchons maintenant tout ce qui peut apporter la moindre amélioration à l’état de santé de nos patients », dit le DHébert.

Vu sous cet angle, un concept connu sous le nom d’« équipoise » prend une signification particulière. Ce terme signifie qu’il existe un doute au sein de la communauté médicale sur la pertinence d’un traitement et que ce doute justifie de mener un essai clinique. 

Selon le DDean Fergusson, épidémiologiste à l’Institut de recherche en santé d’Ottawa qui prenait part à la table ronde, l’équipoise soulève la difficulté éthique que représente le fait de soumettre certains patients participant à un essai clinique à une thérapie de qualité inférieure ou inefficace.

Alors qu’ont met parfois fin à certains essais à mi-course parce que l’efficacité d’un médicament a été prouvée hors de tout doute, note le DFergusson, d’autres se poursuivent parce que les chercheurs ignorent que des études précédentes ont déjà démontré l’efficacité d’une thérapie. 

Le DFergusson demande des rapports systématiques « pour éviter les essais inutiles et peu éthiques, réduire le nombre d’essais superflus et diminuer le nombre de patients choisis aléatoirement pour recevoir un traitement moins efficace. »

Une troisième conférencière, la directrice exécutive du Réseau canadien contre les accidents cérébrovasculaires, Katie Lafferty, souligne que la recherche menée par cet organisme d’Ottawa a permis d’établir de nouvelles normes pour minimiser les séquelles des accidents cérébrovasculaires et aider les gens à se remettre de ces séquelles.

« Nous estimons que le Canada est bien placé pour donner l’exemple au monde entier », a dit Mme Lafferty, en décrivant les stratégies nationales et provinciales qui découlent des diverses initiatives du réseau. Malgré les difficultés logistiques associées à l’implantation dans la pratique quotidienne des procédures recommandées, celles-ci sont de mieux en mieux connues du public et des professionnels.