Laura Eggertson
Pour Jonathan Rausseo, tout est de la faute de Captain Planet et de ses Planeteers.
Le nouveau coordonnateur du développement durable à l’Université d’Ottawa croit que son désir de sauver la planète – un campus à la fois – remonte aux heures passées devant le petit écran à admirer ce coloré personnage de bande dessinée et son équipe internationale de guerriers écologiques.
Cette émission qui a tourné pendant six ans à la station de câblodistribution TBS, dans les années 90, n’est pas la seule coupable, bien sûr. M. Rausseo, qui a obtenu un B.Sc. en sciences environnementales en 2004, a également grandi en recevant des doses massives de l’environnementaliste David Suzuki et a passé beaucoup de temps avec ses grands-parents.
Le nouveau coordonnateur du développement durable, Jonathan Rausseo, imagine un campus plus vert. |
« Ils viennent d’une génération qui utilisait tout ce qu’elle pouvait et ne gaspillait rien », affirme M. Rausseo, qui commence son deuxième mois en poste. « Je regardais aussi beaucoup la CBC quand j’étais jeune. Il suffisait de voir quelques épisodes de l’émission de David Suzuki, The Nature of Things, pour se dire c’est terrible – il faut faire quelque chose. »
Maintenant, M. Rausseo espère que son désir d’aider l’Université à devenir l’une des universités canadiennes les plus soucieuses de l’environnement durable aura le même genre d’influence à long terme sur le personnel, la collectivité étudiante et le corps professoral.
C’est un objectif qu’endosse M. Victor Simon, vice-recteur aux ressources. M. Simon a répondu avec enthousiasme à la proposition de M. Rausseo de créer un poste à temps plein de coordonnateur du développement durable.
Bien que d’autres campus aient créé des postes à temps partiel, souvent occupés par des étudiants, M. Rausseo et d’autres membres du club environnemental Campus Vert trouvaient important que l’Université engage un coordonnateur à temps plein parmi les étudiants diplômés. « Cela vous donne une bien plus grande marge de manœuvre pour travailler », dit M. Rausseo.
Il a donc élaboré une proposition détaillée et recueilli des lettres de recommandation auprès de contacts clés au sein de l’Université et auprès de Charles Caccia, ancien ministre fédéral de l’Environnement et député de Toronto.
M. Simon a rapidement mis sur pied un comité pour évaluer les candidatures à ce contrat d’un an. Après une série d’entrevues avec des candidats internes et externes, c’est M. Rausseo qui a obtenu le poste.
« Il était de loin le candidat le plus prometteur et possédait le talent et les connaissances que nous recherchions, affirme M. Simon. C’est un passionné qui a beaucoup d’énergie et qui sait comment on peut influencer le comportement de la population étudiante, du corps professoral et des membres du personnel. »
Bien que l’Université soit déjà reconnue pour ses édifices durables et ses efforts en matière de conservation d’énergie, l’administration et M. Rausseo veulent aller plus loin.
« Nous avons un dossier très fort en matière de conservation d’énergie et de développement durable, précise M. Simon. Nous avons cru bon de revoir toutes nos pratiques courantes et de les comparer à ce qui se fait de mieux dans le secteur des universités. »
Voilà pourquoi l’une des premières tâches de M. Rausseo est de dresser un inventaire complet des indicateurs de développement durable. Il mesurera le rendement de l’Université d’Ottawa à l’aide du Cadre d’évaluation de la durabilité des campus (CEDC), un outil de recherche créé par Lindsey Cole, alors étudiant à la maîtrise à la Royal Roads University, pour la Coalition Jeunesse Sierra.
Le cadre d’évaluation contient 200 indicateurs divisés en deux catégories : les écosystèmes qui mesurent des indices tels que l’émission de gaz à effet de serre, l’eau, l’énergie et les matériaux utilisés, et les personnes qui couvrent la gouvernance, la diversité ethnique, l’accessibilité, la santé et le bien-être collectif.
M. Rausseo pourra ainsi établir les forces et les faiblesses de l’Université pour ensuite se concentrer sur la conception de programmes permettant de soutenir les secteurs dans lesquels l’Université excelle et d’améliorer ceux où elle traîne de la patte.
En se basant sur des expériences similaires sur d’autres campus, comme ceux de McGill et de Concordia, M. Rausseo espère introduire des programmes où les étudiants pourront s’attaquer aux questions de durabilité pour obtenir des crédits. Ils pourraient, par exemple, enquêter sur l’investissement socialement responsable ou sur les options d’approvisionnement vert.
M. Rausseo voudrait mettre l’expertise de l’Université en matière de réduction des gaz à effet de serre et de conservation d’énergie au service d’autres établissements, en faisant la promotion des meilleures pratiques du campus. Il aimerait aussi étendre le programme de recyclage de l’Université et étudier l’approvisionnement vert ou « pré-cyclage » – vendre sur le campus uniquement des articles qui peuvent être recyclés au sein de son système.