Shelley Jordan donnera sa conférence intitulée « Les multiples identités professorales » le mercredi 9 novembre 2005 à 19 h 30 à la salle Freiman, pavillon Pérez 50, rue Université |
Shelley Jordan a une remarquable capacité pour relier les concepts théoriques aux situations réelles de la vie. Voilà l’une des raisons pour lesquelles elle a reçu le prix d’excellence 2005 du professeur à temps partiel de l’année de l’Université d’Ottawa. Mais ce n’est là qu’un volet de l’histoire.
L’affection que ses étudiantes et ses étudiants vouent à Mme Jordan découle du fait qu’elle se préoccupe véritablement de leur bien-être et qu’elle n’hésite pas à les aider à résoudre leurs problèmes personnels.
« Aucun professeur ne peut rivaliser avec Mme Jordan en ce qui concerne l’ouverture d’esprit, l’accessibilité, l’habileté à livrer son message, l’attitude amicale, la sincérité et le dévouement à son travail », affirme un ancien étudiant, Conrad Cheung.
Stephanie Kain, qui a elle aussi suivi les cours de Mme Jordan, en donne un exemple éloquent. « La professeure Jordan est à l’origine d’une incroyable percée pour un petit garçon très important dans ma vie », dit-elle.
Âgé de sept ans, Samuel, atteint de paralysie cérébrale et ayant d’importants retards de développement, n’avait jamais réussi à communiquer, malgré les efforts de ses professeurs et toute la technologie disponible. Avec l’aide de Mme Jordan, Stephanie Kain a esquissé un plan pour apprendre à Samuel à serrer quelqu’un dans ses bras et en a fait le sujet de son travail de fin de session.
« Après de nombreux mois à refaire toujours la même chose, à chercher les mots qui pouvaient servir de signal à Samuel et à établir une routine efficace, notre petit bonhomme y est enfin arrivé. La première fois que Sam a réussi à concentrer ses efforts et à serrer ses bras autour de mon cou, j’ai ri et pleuré pendant un quart d’heure », écrit Stephanie Kain.
Avoir ce genre d’impact est ce qui plaît le plus à Mme Jordan, qui enseigne à temps partiel à l’Université depuis 1999. « Les professeurs sont des modèles pour les étudiants », dit-elle.
« J’essaie d’être enthousiaste, ouverte d’esprit et facile à approcher et je tire souvent mes exemples de mes propres expériences. J’essaie également d’avoir un style de vie équilibré afin de leur démontrer par l’exemple que les études, la famille, les amis et les loisirs sont tous des aspects importants de la vie. »
Mme Jordan, qui est également psychologue clinicienne à temps plein à la Ottawa Anxiety and Trauma Clinic, donne un cours sur l’apprentissage et le conditionnement. Étant donné la nature aride du sujet, on pourrait croire que ce cours est plutôt impopulaire. Pourtant, il y a des files d’attente à l’inscription.
Tia, le caniche de Mme Jordan, est probablement pour beaucoup dans le haut taux d’assiduité à ce cours. « Elle m’aide à rendre le sujet plus vivant », dit Mme Jordan. C’est en montrant de nouveaux tours au chien que les étudiants apprennent à modifier le comportement. Depuis qu’elle a commencé à venir en classe, en février 2001, Tia a appris à ramper sur son ventre, à zigzaguer entre les jambes de sa maîtresse et, si elle continue à bien écouter, elle sera sans doute capable sous peu d’éteindre les lumières.
« Les étudiants apprennent également que le renforcement positif est une méthode beaucoup plus efficace et plus bénéfique sur le plan psychologique que les punitions, lorsqu’on veut modifier un comportement », ajoute Mme Jordan.
De telles méthodes d’enseignement facilitent la mise en pratique des techniques et des principes au quotidien. Une étudiante a réussi à surmonter sa peur des hauteurs et a pu franchir un pont à pied avec ses enfants. Elle planifiait ensuite faire une envolée en montgolfière.
Une autre étudiante, qui doutait de la validité du renforcement positif, a essayé les techniques sur ses deux adolescents. « À sa grande surprise, après deux semaines, ses garçons étaient plus motivés… et elle avait l’impression d’être un parent plus compétent », dit Mme Jordan.
Comme Mme Jordan fait de la recherche dans le domaine du traitement de l’anxiété et des comportements altérés par un traumatisme, elle invite aussi les personnes qui suivent ses cours à participer à ses projets de recherche clinique.