Jocelyne Morin
Elle arrive casque à vélo sous le bras. Quelques minuscules gouttes de sueur trahissent l’effort accompli, mais elle est souriante et débordante d’énergie. « Bonjour, je suis Rachel Thibeault. »
Malgré son Prix d’excellence en enseignement de 2003 et sa feuille de route des plus prestigieuses – postdoctorat en psychologie, postdoctorat en ergothérapie, prix Muriel‑Driver de l’Association canadienne des ergothérapeutes en 2002, publication de multiples articles dans des revues arbitrées –, cette professeure du Programme d’ergothérapie de la Faculté des sciences de la santé demeure d’une authenticité indéniable.
« C’est d’abord mon travail avec les personnes autochtones et celles sans assurance médicale aux États-Unis – de voir les conditions dans lesquelles on les soigne – qui m’a vraiment ouvert les yeux », déclare Mme Thibeault. « Je me suis rapidement aperçue que les questions de santé et les questions sociopolitiques sont indissociables. »
Par conséquent, en salle de classe, Mme Thibeault cite souvent des exemples concrets tirés de son expérience et de ses voyages à travers le monde, où elle a vu la guerre et l’injustice sociale.
« Dans mes réflexions, je m’inspire beaucoup des pratiques Zen », poursuit Mme Thibeault. « Je crois que les solutions ne sont pas dans la confrontation, mais bien dans une voie du milieu qui est active et positive. On doit réfléchir aux conséquences sociales et environnementales avant de prendre des décisions professionnelles. On doit tenir compte de son entourage. »
Mme Thibeault enseigne donc plus que l’ergothérapie à ses étudiants, elle leur enseigne la vie.
« Il est facile de constater que les enseignements de la professeure Thibeault ont un impact significatif sur le développement non seulement professionnel, mais aussi personnel des étudiants », explique Denis Prud’homme, doyen de la Faculté des sciences de la santé. « En plus de l’habileté à transmettre des connaissances, elle sait partager sa passion pour l’ergothérapie et même son amour de la vie. »
Au fait, peu importe où Mme Thibeault se trouve, elle aime travailler dans un milieu qui évoque la vie. À la maison, elle s’entoure de plantes et d’oiseaux. En salle de classe, elle fait parfois appel aux services d’Arsène, son perroquet qui chante La Marseillaise.
Qu’elle enseigne aux étudiants, qu’elle apporte à l’équipe des professeurs les derniers développements théoriques de la profession ou encore qu’elle aide des survivants de torture au Liban, Mme Thibeault se donne tout entière.
À ceux qui lui demandent si ce dévouement la vide d’énergie, elle répond : « Non. Au contraire, ça me nourrit. Mon travail est ma passion. »
Cette passion de Mme Thibeault encourage une réflexion profonde chez les personnes qu’elle rencontre, dont les trois étudiantes qui lui ont adressé cette note : « Nous unissons nos voix pour te dire que cette année aura pris pour nous une saveur particulière. Tel un tattoo, tu laisses sur nous une marque indélébile. »
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