Daniel Morin
« Environ 70 p. 100 de la population canadienne n'atteint pas le seuil d'activité physique recommandé de 30 à 60 minutes par jour », précise Michelle Fortier, qui est professeure à l'École des sciences de l'activité physique et à l'École de psychologie.
C'est justement pour s'attaquer à la mauvaise forme physique qu'elle vient de lancer un projet de recherche dont le but est « de créer et d'évaluer une équipe interdisciplinaire de soins primaires qui va promouvoir l'activité physique chez les patients ». À cette fin, on intégrera à l'équipe un conseiller d'activité physique (CAP).
On recrutera pour l'étude 150 personnes dans une clinique médicale locale - femmes et hommes âgés de 18 à 69 ans, dont le niveau d'activité physique est insuffisant. Tous ces gens bénéficieront d'une première consultation brève auprès du médecin ou de l'infirmière praticienne, destinée à les encourager à être plus actifs. Mais la moitié des participants seront ensuite envoyés au CAP qui travaillera avec eux pendant trois mois.
« Ce qui est vraiment innovateur dans ce projet, affirme la professeure Fortier, c'est l'intégration d'un nouveau membre qui a l'expertise et le temps de vraiment aider le patient à changer son comportement d'activité physique. »
Le rôle du CAP sera, en premier lieu, la résolution de problèmes pour aider la personne à surmonter ses obstacles à la pratique de l'activité physique. L'autre partie du travail sera de trouver des ressources dans la communauté auxquelles le patient peut avoir accès pour répondre à ses besoins.
« Notre but, c'est d'aider le patient à trouver une ou quelques activités physiques qui le passionnent et donc qu'il va pouvoir pratiquer pendant longtemps », précise la chercheuse. « Ce qui nous intéresse le plus dans ce projet, c'est d'amener une amélioration sur le plan de la motivation, de la confiance et des attitudes envers l'activité physique. »
Le projet, lancé en septembre 2004, doit se poursuivre jusqu'en mars 2006. L'équipe multidisciplinaire regroupe une douzaine de chercheurs sous la direction de la professeure Fortier et du Dr William Hogg, du Département de médecine familiale. L'Hôpital Montfort est un partenaire dans ce projet. Le ministère de la Santé et des Soins de longue durée de l'Ontario a versé une subvention de 682 677 $ pour cette étude.