Au fil des jours, on trouve souvent Jim Evans dans un des mini-bureaux réservés aux étudiants de deuxième cycle dans le pavillon MacDonald, en train de jongler avec des équations complexes en mécanique quantique, dans le cadre de son programme de doctorat au département de physique.
Il est armé d'une règle mystique forgée par le fameux penseur du 17e siècle, Blaise Pascal, ainsi que d'une agrafeuse qui lance des agrafes à pointes de diamant pour immobiliser les méchants en clouant leurs vêtements au sol. Il ne travaille pas seul : il est régulièrement flanqué de son acolyte Deuterium Boy et de sa charmante amie Helium Girl.
Si tout cela vous paraît un peu fou, M. Evans n'essaiera pas de vous faire changer d'idée. Au contraire, il prise chez son alter ego et ses collègues leurs qualités de « défenseurs de la vérité, de la folie et du mode de vie canadien et qui consomment, avec un excès qui va bien au-delà des capacités humaines, des boissons chaudes réservées aux gourmets. »
De fait, Hydrogen Guy est un des derniers parmi un grand nombre de personnages fictifs conçus par M. Evans pour lui permettre de donner libre cours à son imagination.
« J'ai toujours aimé la rédaction créative », dit-il en faisant remarquer que la partie qu'il préfère dans n'importe quel jeu de rôle est la définition du rôle lui-même. « J'ai toujours aimé créer des personnages absurdes et les mondes vastes et complexes dans lesquels ils évoluent. »
À cet égard, Hydrogen Guy est son projet le plus ambitieux jusqu'à maintenant. Si vous consultez The Files of Hydrogen Guy à : www.unitedheroes.net/hg, vous trouverez une banque de documents archivés qui réunissent plus d'une centaine d'épisodes de ce feuilleton.
Le site est rempli de descriptions de tous les personnages, les bons, les méchants et même des organisations occultes comme celle qui rappelle la compagnie d'assurance automobile publique de la Colombie-Britannique. M. Evans travaille à cette intrigue depuis ses premières années à la Simon Fraser University et ne l'a mise en ligne qu'après avoir entrepris ses études de deuxième cycle à l'Université d'Ottawa en 1998.
Il admet ne pas connaître ses lecteurs, à l'exception d'une poignée d'admirateurs inconditionnels qui correspondent régulièrement avec lui et offrent même certains dessins de différents personnages. « Je serais très surpris d'avoir plus de cent lecteurs, émet-t-il, ajoutant qu'il ne sait même pas si quiconque, sur le campus, suit les aventures de Hydrogen Guy. »
Néanmoins, il a au moins un admirateur sur le campus : le professeur de physique Denis Rancourt, qui est aussi son directeur de thèse.
« Je trouve cela merveilleux », dit M. Rancourt, qui recommande ce type de créativité à tous ses étudiants. Il signale que M. Evans est un excellent étudiant qui ouvre de nouvelles perspectives dans une branche importante d'analyse de matériaux connue sous le nom de spectroscopie Mossbauer. Parallèlement, M. Rancourt prend plaisir à observer un jeune esprit plein de promesses dont les idées originales explorent les frontières de la création, une étape qu'il considère essentielle si on veut faire reculer les limites techniques dans n'importe quel domaine scientifique.
Hydrogen Guy serait probablement d'accord avec cette déclaration.