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L’interdisciplinarité fait une véritable percée

Françoise Trudeau-Reeves

Épidémie de sida, scandale du sang contaminé, crises du SRAS et de la vache folle : les menaces à la santé de la population canadienne se multiplient, sans que les gouvernements semblent toujours à la hauteur de problèmes aussi complexes. Comme institution de haut savoir, l’Université d’Ottawa croit qu’il faut changer les approches de résolution de ces questions.

Le nouveau programme de doctorat en santé des populations – unique en Ontario, sinon au Canada – est l’un des fleurons d’une nouvelle grappe de programmes offerts à la Faculté des études supérieures et postdoctorales sous l’appellation d’Études interdisciplinaires. Ce programme forme des spécialistes d’une nouvelle espèce, qui seront mieux outillés pour faire face à des questions qui peuvent relever non seulement de la médecine, mais aussi du droit, de l’éthique, de la sociologie et de l’économie, pour ne nommer que quelques disciplines.

Une vingtaine de programmes qui accueillent près de 500 étudiants diplômés chaque année, principalement en santé, société et technologies, ont vu le jour à l’Université d’Ottawa au cours de la dernière décennie. Selon Ruby Heap, doyenne associée aux études interdisciplinaires, plusieurs facteurs expliquent le succès de ces programmes.

Dans les années 1990, les organismes subventionnaires fédéraux ont mis en place des incitatifs financiers pour stimuler la recherche interdisciplinaire, dit-elle, et le milieu de la recherche a massivement suivi. « Il y a également une demande étudiante importante pour ces programmes, affirme Mme Heap. On observe un intérêt grandissant pour les savoirs multiples. »

Si l’interdisciplinarité n’est pas née d’hier, on enregistre à l’heure actuelle une véritable percée des sciences humaines et du droit dans le champ des sciences.

Doug Angus, directeur du programme de doctorat en santé des populations, explique comment cela oriente l’organisation des cours. Au moins deux professeurs titulaires sont assignés à chaque cours du tronc commun, dit-il. « Pour le cours de paradigmes scientifiques, on a un professeur de la Faculté de médecine et un de la Faculté des sciences sociales, poursuit M. Angus. Et pour le cours sur les méthodes de recherche, un professeur de sociologie explique la recherche qualitative et un professeur de sciences présente la recherche quantitative. La recherche, c’est toujours de la recherche, dit-il, mais on utilise les méthodologies de façon différente. »

Daniel Gauthier est inscrit au certificat en gestion de projets de technologie de l’information. Après avoir enseigné les sciences au primaire pendant 13 ans, il s’est tourné vers la gestion de projets de création de logiciels éducatifs il y a trois ans. Ses études lui ont apporté les compétences qui lui faisaient défaut, notamment en comptabilité, et l’aident à maîtriser tous les aspects de la gestion de projets, du contrôle des coûts à la gestion du temps. « Ce sont des outils qui ont pu me servir immédiatement dans mon travail quotidien », dit-il.

D’autres programmes d’études interdisciplinaires verront le jour à l’automne 2004, soit une maîtrise en mondialisation et développement international et des certificats en pédagogie du piano et études orchestrales ainsi qu’en gestion publique et gouvernance.

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