Imaginez un filtre bon marché qui élimine les substances toxiques organiques et les métaux lourds de l’eau potable dans les pays en développement. Ou encore, de nouvelles piles à combustibles pouvant réduire les dépenses en électricité. Et même, des médicaments performants faits à partir de processus chimiques dont les répercussions seraient minimes sur l’environnement.
Ce ne sont là que quelques exemples des applications qui pourraient dériver d’un projet de recherche sur la catalyse, pour lequel la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI) vient d’accorder une subvention de 7,7 millions de dollars.
Les travaux qui se déroulent au Centre de recherche et d’innovation en catalyse (CRIC) de l’Université d’Ottawa ont pour but de développer des catalyseurs perfectionnés et de découvrir de nouveaux processus catalytiques. Le coût total du projet de recherche s’élève à quelque 19 millions de dollars.
Un catalyseur est une substance qui provoque et dirige des réactions chimiques vers un résultat voulu. « La plupart des produits que nous utilisons quotidiennement sont obtenus à partir de la catalyse », souligne M. Abdelhamid Sayari, directeur du CRIC. Tous les plastiques et la majorité des médicaments, ainsi que l'essence, les détergents et la peinture, sont produits par réactions catalytiques, explique-t-il.
La découverte de nouveaux processus catalytiques réduira, entre autres, les effets néfastes des processus chimiques sur l’environnement, en diminuant le nombre de sous-produits et de déchets toxiques.
Les chercheurs du Centre se pencheront sur les produits pharmaceutiques, les piles à combustibles et les procédés d’élimination des polluants des eaux usées.
La catalyse représente 90 p. 100 de tous les processus chimiques liés à la chimie de fabrication, une industrie transnationale de plus de 1 000 milliards de dollars. L’application de processus catalytiques plus efficaces aura ainsi d’importantes répercussions économiques.
Profil de M. Abdelhamid Sayari
Chaire de recherche du Canada en catalyse