Il existe une espèce de poisson (le dipneuste africain) qui, en période de sécheresse, se réfugie dans un cocon qu’il a construit lui-même. Il peut alors survivre, sur la terre ferme, dans une sorte d’état d’hibernation jusqu’au retour de l’eau.
Le professeur Steve Perry se passionne pour la recherche sur les animaux qui, tel le dipneuste africain, ont l’habileté extraordinaire de s’adapter aux changements de leur environnement. C’est grâce à cette passion et aux recherches importantes qui en découlent que le professeur a obtenu le Prix d’excellence en recherche 2004 de l’Université d’Ottawa. « C’est un grand honneur pour moi, lorsqu’on considère le mérite des récipiendaires précédents », dit Steve Perry. « Mais ce qui me fait le plus plaisir, c’est que ce prix reconnaît l’importance de la recherche fondamentale dictée par la curiosité. »
M. Perry se spécialise en physiologie animale comparative au Département de biologie. Il étudie principalement les moyens que prennent les animaux pour s’adapter à leur environnement. Ses travaux font partie de la recherche fondamentale et sont motivés par la curiosité. « C’est souvent le chercheur en recherche appliquée qui devient l’utilisateur final de la recherche fondamentale », dit Steve Perry. En revanche, l’acquisition de connaissances en recherche appliquée est liée spécifiquement à une application pratique.
Par exemple, nombre de poissons ont la capacité de survivre avec très peu ou pas d’oxygène. Le professeur Perry tente de comprendre le pourquoi de ce phénomène en étudiant le génome du poisson zèbre (l’une des deux espèces de poissons dont le génome a été cartographié en entier), dans le but de cerner le ou les gènes qui en seraient à l’origine. Ces découvertes pourraient par la suite servir à mieux comprendre les problèmes médicaux associés à une privation en oxygène, comme les crises cardiaques ou les accidents vasculaires cérébraux.
L’Université d’Ottawa, l’Association des professeurs de l’Université (APUO) et l’Association des anciens, qui parrainent le Prix d’excellence en recherche, visent à reconnaître le mérite de chercheurs qui se distinguent dans leur champ de recherche et dont les contributions exceptionnelles rejaillissent sur l’Université.
Les recherches du professeur Perry ont eu un retentissement certain, si l’on en juge par les milliers de références à ses travaux qui figurent dans des revues scientifiques et par le nombre impressionnant d’articles (plus de 200) qu’il a fait paraître dans des revues spécialisées avec comité de lecture. Il a déjà reçu nombre de prix prestigieux, dont une bourse Killam et une Chaire de recherche de l’Université d’Ottawa. Mais ce qui semble le distinguer par-dessus tout, c’est sa passion, qui se reflète dans tous ses travaux.
À l’occasion de la remise du Prix d’excellence en recherche, le 21 avril, Steve Perry prononcera une conférence. Il y a fort à parier qu’il y sera question de poisson et de manque d’oxygène…