Dans une entrevue publiée à la une du quotidien Le Devoir, le 19 janvier dernier, la sociologue de l’Université d’Ottawa, Marie-Blanche Tahon, affirme que le Québec a « bouleversé les règles de la filiation » en adoptant la loi 84 sur l’union civile en 2002.
Cette loi prévoit que « deux femmes vivant en union civile peuvent désormais inscrire sur le certificat de naissance d'un enfant qu'il est le fils ou la fille d'une mère et d'une “co‑mère” », la mère étant celle qui a été inséminée et qui a accouché et la « co-mère », sa conjointe. Mais, rappelle Mme Tahon, les couples gais formés de deux hommes ne peuvent pas, en vertu de cette même loi, devenir père et « co-père », puisque le recours à la mère porteuse demeure interdit dans le Code civil.
« Bref, conclut Mme Tahon, dans sa volonté “d'établir une égalité entre couples homosexuels et hétérosexuels, le législateur québécois a fait une loi qui, à l'égard de la filiation, instaure une inégalité entre couples lesbiens et couples gais” », précise le texte signé par le journaliste Antoine Robitaille.
Mme Tahon vient de publier Sociologie des rapports de sexe aux Presses de l'Université d'Ottawa et « Sexe, mariage et indifférence : le coup de grâce de la paternité », dans le dernier numéro de la revue Argument.