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Une professeure des sciences des religions remporte un prix littéraire

  Emma Anderson
   
Susan Hickman

Emma Anderson, professeure adjointe au Département d’études anciennes et de sciences des religions, a remporté un prestigieux prix littéraire remis par l’American Academy of Religion. Son livre, intitulé The Betrayal of Faith: The Tragic Journey of a Colonial Native Convert, raconte la collision entre le catholicisme français de l’ancien monde et les croyances autochtones du XVIIe siècle à travers le récit de la vie intérieure d’un jeune Innu, Pierre-Anthoine Pastedechouan.

Mme Anderson, âgée de 38 ans, a reçu le prix du meilleur premier livre sur l’histoire des religions, dans le cadre du congrès annuel de l’Academy en novembre, pour son livre publié l’an dernier par la Harvard University Press.

À l’âge de 11 ans, le jeune Pastedechouan a été retiré de sa tribu innue et amené dans un couvent en France par les missionnaires Récollet. Après avoir été converti au christianisme et appris le français et le latin, il est revenu dans son pays natal à l’âge de 16 ans dans l’espoir de pouvoir aider à convertir d’autres Innus au christianisme.

Selon Mme Anderson, le jeune Pastedechouan était « l’un des premiers enfants des internats » et il était incapable d’être Autochtone ou catholique. « Il était divisé entre ses deux identités, un homme avec une identité hybride déchiré entre deux cultures ».

Pastedechouan, qui n’avait pas les aptitudes requises de sa tribu pour chasser et pêcher, est mort gelé au cours d’un voyage de chasse à l’âge de 28 ans.

Le livre The Betrayal of Faith a également reçu le prix Heggoy de la French Colonial Historical Society et devrait être publié en français en 2009.

Dans le cadre de son projet actuel, soutenu par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, Mme Anderson espère explorer les questions de la violence entre les Autochtones et les missionnaires au Canada colonial, en mettant particulièrement l’accent sur Jean de Brébeuf, le missionnaire jésuite torturé à mort par les Iroquois en 1649.

Son intérêt à l’égard du paradigme du martyr remonte à un voyage dans les états du sud-ouest américain, où elle a visité des églises de briques séchées au soleil, et à la découverte à l’Université Harvard de documents écrits par des missionnaires jésuites.

« J’ai commencé à m’intéresser à la collision culturelle entre les Autochtones et les Européens. Il y a peu de biographies d’Autochtones. Pour avoir une vision équilibrée de l’histoire, nous devons comprendre que les Autochtones ont leur propre histoire. Je veux corriger ce déséquilibre historique. »