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L’équipe de l’Université remporte l'argent au MIT

  MIT
   

Sean Rushton

Le retour à la normale après avoir remporté la médaille d’argent à l’un des plus prestigieux concours de recherche étudiante au monde n’est pas chose facile, particulièrement pour une équipe qui en était à sa première compétition. C’est pourtant l’expérience qu’ont vécue les membres de l’équipe interdisciplinaire de l’Université d’Ottawa qui ont attiré l’attention à l’occasion de la cinquième édition de la compétition iGEM (International Genetically Engineered Machine) au MIT à Boston.

« Ce que l’équipe a accompli dépasse largement mes espérances et attentes initiales », indique Mads Kaern, Ph.D. et professeur à la Faculté de médecine, qui a organisé la participation de l’Université d’Ottawa à l’événement. « Je dois dire que je suis totalement émerveillé par leurs accomplissements. »

Créée en 2003 à titre d’incubateur biotechnologique visant non seulement à développer de nouvelles biotechnologies mais également à favoriser la créativité et l’entrepreneuriat, la compétition iGEM permet aux étudiants de vivre une expérience et de profiter d’une expertise qui n’est pas enseignée en classe. Cette année, plus de 1 000 participants répartis en 84 équipes provenant de 21 pays d’Asie, d’Europe, d’Amérique latine et d’Amérique du Nord ont participé à la compétition qui consistait à concevoir, à construire et à mettre à l’essai des systèmes biologiques simples formés de composantes biologiques interchangeables standard.

L’équipe de l’Université d’Ottawa qui a participé à l’édition 2008 de la compétition iGEM était composée de 10 étudiants provenant de différents programmes de premier cycle, incluant les sciences neurologiques, la biomédecine, les sciences biopharmaceutiques, la physique, les mathématiques, la biotechnologie, le génie chimique et l’administration des affaires, ainsi que des professeurs Kaern, Ph.D. (biologie des systèmes), Illimar Altosaar, Ph.D. (biochimie, microbiologie et immunologie) et Doug Johnson, Ph.D. (biologie moléculaire végétale).

L’équipe a remporté la médaille d'argent en développant le « Pulsilator », une levure en mesure de produire des protéines de signalisation de façon intermittente plutôt qu’en continu. Des industries de plusieurs milliards de dollars dépendent de la production de protéines artificiellement assemblées, mais doivent composer avec la durée de vie relativement courte des protéines produites par synthèse continue à vitesse élevée. En régularisant la synthèse en courtes rafales, le Pulsilator permet de produire des protéines qui demeurent fonctionnelles beaucoup plus longtemps – ce qui est très avantageux pour de nombreuses applications notamment la fabrication de médicaments anticancéreux et d’antiseptiques.

« Il est avantageux d’envisager l’innovation comme un marathon », explique Tammy Tye, membre de l’équipe de l’Université d’Ottawa et étudiante au premier cycle en sciences biopharmaceutiques. « Il est plus facile de courir une longue distance – en effectuant une série de sprints ponctués de périodes de repos – que de sprinter toute la distance. »

Les étudiants ont non seulement conçu et géré le projet scientifique, mais ont également recueilli les fonds nécessaires pour effectuer leurs travaux et se sont engagés dans la collectivité d’Ottawa en participant à des programmes de sensibilisation scientifique et à des rencontres avec des représentants d’organisations influentes, incluant le gouvernement de l’Ontario et BIOTECanada, une organisation nationale qui représente les multiples acteurs de la biotechnologie, c'est-à-dire les entreprises œuvrant dans les secteurs de la santé, de l’agriculture, de l’alimentation et de la recherche.

Même si le lancement du programme iGEM a été facilité par les professeurs Kaern, Altosaar et Douglas, le programme a également reçu un vaste soutien à l’échelle de l’Université et dans de nombreuses facultés. Du point de vue de l’Université, le programme répondait parfaitement aux objectifs de la planification scolaire stratégique Vision 2010.

« Mon objectif, explique M. Kaern, était simplement d’intéresser les étudiants aux sciences et à la technologie, y compris aux aspects commerciaux et éthiques, en leur donnant la possibilité d’explorer et d’interagir dans un contexte de travail à intensité élevée au sein d’une petite équipe qui fait le pont entre les programmes de sciences, de génie, de médecine et d’administration des affaires. »

« Nous sommes fiers des étudiants puisqu’ils ont prouvé que l’Université d’Ottawa peut se mesurer aux meilleures universités au pays et dans le monde. Je suis impatient de participer à l’amélioration et à l’extension du programme l’année prochaine. »