Daniel Drolet
Nourrir une colonie de vers avec des déchets de cafétéria! Il y a 20 ans, Louise Lavictoire et Luc Plouffe auraient bien ri si on leur avait dit qu’un jour, le maintien d’un système de vermicompostage ferait partie de leur travail quotidien à l’Université d’Ottawa.
C’est pourtant le cas aujourd’hui.
Les équipes de l’Entretien sanitaire veillent depuis toujours à l’entretien et à la propreté du campus. Au fil des années, cependant, leur travail a bien changé. De simples nettoyeurs des bureaux, ces employés sont devenus les grands responsables du recyclage à l’Université.
Mme Lavictoire, chef d’équipe temporaire à l’Entretien sanitaire, se rappelle du temps où « tu vidais les cendriers et les poubelles et c’était fini ». L’arrivée du recyclage, au début des années 1990, a transformé le travail.
« En fait, le recyclage a augmenté notre charge de travail », explique M. Plouffe, chef de groupe principal à l’Entretien sanitaire. « Tout le recyclage relève de notre service. Nous en sommes devenus les experts! »
Au début, seul le papier était recyclé. Avec les années, on a ajouté à la liste les fibres mixtes, le métal, le verre, certains contenants en plastique, les palettes de bois et les piles. Les huiles végétales usées sont maintenant récupérées, ainsi que l’équipement électronique, les ordinateurs, les téléviseurs, les micro-ondes, les frigos, les vieux meubles en métal – et les déchets de la cafétéria qui font le bonheur des vers.
Le vermicompostage illustre bien à quel point le travail d’entretien a changé. En effet, il n’est plus question d’envoyer les déchets de cuisine directement au dépotoir, comme on le faisait anciennement. Le personnel de l’Entretien sanitaire sait maintenant les utiliser pour embellir le campus de façon économique et durable.
D'autre part, le recyclage a connu de grands progrès cet automne, avec l’installation de plus d’une centaine de comptoirs de recyclage partout sur le campus, explique Brigitte Morin, coordonnatrice du recyclage au Service des immeubles. Ce sont des postes de recyclage permettant de recycler correctement métal, plastique, verre, etc. « On peut même vider ce qui reste de son café avant de recycler la tasse », explique-t-elle.
L’Université procède maintenant à la deuxième phase du programme, soit l’élimination, avant Noël, des poubelles isolées. Conséquence : les poubelles se feront de plus en plus rares à l'Université.
« Là où il y a une station de recyclage, il n’y aura pas de poubelle », affirme Mme Morin.
Elle ajoute que les attitudes ont bien changé : « Chaque fois que des gens me voient en train d’installer les bacs, ils me disent merci », dit-elle.
Ce changement d’attitude est évident autant chez le personnel de soutien que chez les étudiants. En fait, Mme Lavictoire trouve qu’il a été facile de faire comprendre aux membres du personnel de soutien à quel point leur collaboration est essentielle au succès du recyclage.
C’est maintenant un travail qu’ils prennent très au sérieux : M. Plouffe note qu’il n’est pas inhabituel de voir le personnel d’entretien enlever une canette placée par erreur dans la poubelle pour la mettre dans le bon bac.