Susan Hickman
Les recherches menées au Canada et aux États-Unis montrent que les deux tiers de la population étudiante universitaire – majoritairement féminine – risqueraient de faire l’objet d’une forme quelconque de harcèlement sexuel pendant leur séjour à l’université. Pourtant, moins de 10 % d’entre elles parleront de l’incident à quelqu’un sur le campus, affirme Lisa Stone, agente de prévention de la discrimination et du harcèlement.
« Encore moins en parleront à quelqu’un qui peut agir pour corriger la situation », poursuit Mme Stone, qui est entrée en fonctions en octobre.
Lisa Stone, de retour à l’Université d’Ottawa après une absence de six ans, espère créer un milieu d’étude et de travail exempt de toutes formes de harcèlement et de discrimination. « Je pense que les gens ont peur de dénoncer les situations pour bien des raisons. Ils ont peur des répercussions, ou peur de se sentir responsable, ou ils ne savent tout simplement pas quoi faire. »
Mme Stone croit qu’on peut amener et encourager les gens à dénoncer les situations et à agir lorsqu'ils comprennent en quoi consiste le harcèlement sexuel et comment on peut s’y attaquer. « Globalement, en tant qu’université, nous voulons favoriser un milieu propice au travail et aux études en incitant tout le monde à s’impliquer dans la sensibilisation au problème. »
Lisa Stone a fait des études de premier cycle en biochimie et étudié à la maîtrise à l’Université d’Ottawa durant les années 1980, avant de commencer sa vie professionnelle au bureau du régime d'enseignement coopératif de l’Université.
« Mon coeur n’était pas dans les sciences, avoue-t-elle. En 2002, j’ai quitté l’Université pour travailler dans une société conseil qui s’occupait de harcèlement au travail et j’ai fait un certificat d’études supérieures en résolution de conflits à l’Université Carleton. »
« Et puis j’ai vu ce poste annoncé, qui m’a enthousiasmé. Il combine mes années d'expérience ici à l'Université et mon amour du travail en milieu universitaire avec ma formation et mes compétences spécialisées en résolution de conflits, en enquête et en prévention du harcèlement ainsi qu’en médiation. »
Dans ses nouvelles fonctions sur le campus, Mme Stone aidera les membres de la communauté étudiante, du corps professoral et du personnel administratif à régler les problèmes de harcèlement. Elle veillera aussi à favoriser une plus grande sensibilisation au problème et à mieux faire connaître les ressources disponibles.
« Le genre de choses que j’aimerais faire, c’est former les conseillers communautaires en résidence qui traitent directement avec les étudiants, fournir aux gestionnaires les outils essentiels pour s'occuper du harcèlement en milieu de travail, et utiliser les ateliers et une approche multimédia pour transmettre le message d'une façon qui accroche les étudiants. »
« Les étudiants doivent pouvoir se sentir en sécurité, concentrer leur énergie sur leur réussite scolaire, se sentir acceptés et membres à part entière de l’Université, et ne pas s’inquiéter de composer avec des problèmes tels que le harcèlement. »
Pour savoir comment reconnaître et prévenir le harcèlement sexuel, ou pour signaler un incident, visitez le site du bureau d'intervention en matière de harcèlement sexuel ou téléphonez à Lisa Stone au 613-562-5222.