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Un campus où le vert prend de nombreuses nuances

 
   
Trevor Tucker

C’est une réalité qui se reflète partout : sous vos pieds, au dessus de vos têtes, dans les murs des salles de classe et dans les bureaux; toutefois, peu d’entre nous le savent. Que l’on pense aux toits verts de son pavillon Colonel By et de son Centre universitaire, à ses politiques vigoureuses en matière de transport ou à son efficacité énergétique louangée, il n’y a aucun doute, l’Université d’Ottawa est verte.

« La densité de notre campus s’explique par sa construction en hauteur plutôt qu’en étendue, explique le coordonnateur du développement durable Jonathan Rausseo, ce favorise l’efficacité énergétique. » Sur notre campus compact, où tous les immeubles sont contigus, le surplus de chaleur de l’un d’eux est récupéré par l’édifice adjacent, tout comme c’est le cas pour la chaleur qui se dégage des serveurs et l’eau froide du centre de soins aquatiques. Notre bilan carbone par étudiant est le plus bas au pays, à savoir moins de la moitié de celui de certaines grandes universités.

Ironiquement, les pratiques liées aux bâtiments durables supposent aussi de ne pas construire. « C’est avant tout ce que vous évitez de construire qui compte, souligne l’architecte en chef Claudio Brun Del Re. Nous avons complètement recentré nos activités de planification et de programmation en vue de réduire la construction de locaux. » Et il ajoute, « Cela signifie beaucoup moins d’espace qu’il y a 20 ans. »

Toutefois, la politique ne met pas de côté l’esthétique comme en témoignent les plans de la tour de la Faculté des sciences sociales. Le printemps prochain, avant le début des travaux, l’immeuble du 120 rue Université sera « déconstruit » et le matériel recyclé. La nouvelle tour de 15 étages sera dotée d’un toit vert, d’un revêtement extérieur et de fenêtres répondant aux normes d’isolation thermique et acoustique les plus élevées, d’une multitude de sources de lumière naturelle et d’escaliers plus visibles. En outre, conformément à la politique de l’Université, aucune moquette n’y sera installée.

Pas assez vert croyez vous? Un « mur vivant » de cinq étages contribuera à l’ambiance intérieure et servira de biofiltre de l’air. « Ces murs ont un effet extraordinaire sur l’espace… on croit contempler la jungle, mentionne M. Brun Del Re. Il s’agit en fait d’une culture hydroponique verticale. » 

De toute évidence, la durabilité de ne limite pas aux progrès technologiques ni aux matériaux haut de gamme; il s’agit aussi de notre impression dans l’espace et de la façon dont nos aires publiques marient le milieu naturel et le milieu bâti. D’ici la fin du projet (en 2014) le stationnement actuellement entouré des pavillons Vanier, Morrisset et Lamoureux deviendra une piazza. M. Brun Del Re imagine une place comportant des auvents et des comptoirs alimentaires au niveau du sol, un lieu pouvant accueillir jusqu’à 6 000 ou 7 000 spectateurs à l’occasion de concerts à l’extérieur. Ce sera la grande place de l’Université d’Ottawa. 

Depuis le début des années 1970, lorsque l’Université a commencé ses rigoureuses réductions de consommation d’énergie, nous avons été primés pour nos interventions en matière d’environnement. « Bien que cela n’ait jamais été exprimé ainsi, nous avons toujours valorisé l’architecture durable, déclare M. Brun Del Re. Aujourd’hui, sur le campus, les nuances de vert se font nombreuses. »