Andrée-Anne Guénette
Les Prix d’excellence en éducation de l’Université d’Ottawa rendent hommage à des éducateurs et éducatrices exceptionnels, qui donnent un enseignement de qualité incomparable tout en poursuivant un solide programme de recherche.
Lucie Joubert est une féministe dans l’âme, et personne ne suivra un de ses cours sans le savoir. À chaque rentrée, elle dit à ses étudiantes (et quelques étudiants) : « Je suis féministe à 125 p. 100 et je vais essayer de vous contaminer! » Espiègle comme introduction, certes, mais pour cette professeure de littérature française intéressée par l’écriture au féminin, cela sous-entend un amour des lettres et de la question féministe qu’elle tient à communiquer à tout prix.
La lauréate du Prix d’excellence en éducation est professeure au Département de français depuis 2003. Avant de gagner la capitale, Lucie Joubert avait enseigné pendant dix ans la littérature québécoise à l’université Queen’s. Elle était heureuse de rejoindre son conjoint, lui-même professeur à l’Université d’Ottawa, mais surtout, d’intégrer une université bilingue. « Les rapports avec l’administration et avec les comités sont plus faciles dans ma langue maternelle », explique cette native de Trois-Rivières. Depuis, elle file des jours heureux au sein d’une université où règne un « énorme respect » pour les questions féministes et où l’ouverture d’esprit de ses étudiants lui offre des possibilités d’enseignement hors pair.
Et dire que cette professeure d’exception a failli ne pas en devenir une… « Je m’étais toujours promis de ne jamais enseigner. Mais par hasard, un jour, on a eu besoin d’un prof et dès que j’ai mis le pied dans la salle de classe, j’ai eu le coup de foudre! » Séduite, mais par quoi? « Par l’étincelle dans le regard de l’étudiant qui a saisi un concept. Par le fait que, souvent, au contact de ces jeunes, c’est moi qui ai l’impression d’apprendre quelque chose! »
Serait-ce pour cela qu’elle est un « excellent » professeur? Modeste, Lucie Joubert hésite un peu avant de tenter quelques explications. « Parce que je me mets dans la peau des étudiants, peut-être? Parce que je mets en question ce qui a fonctionné et que je cherche ce que je peux améliorer? » Son sens de l’humour, ses moyens pédagogiques variés et les échanges qu’elle encourage entre étudiants et professeure y seraient aussi pour beaucoup.
Visiblement émue par ce prix d’excellence, Lucie Joubert souligne à quel point il est important pour une université de reconnaître la qualité de l’enseignement au même titre que la recherche.