Micheline Laflamme
Les prix d’excellence en éducation de l’Université d’Ottawa rendent hommage a des éducatrices et des éducateurs hors par qui se distinguent notamment par un enseignement de qualité exceptionnelle double d’un solide programme de recherche.
On le compare à un chef d’orchestre. On dit même qu’avec lui, « les hypothèques, les nantissements et les garanties devenaient les vers d’un poème ou encore, conformément à l’esprit de notre génération, les accords d’une chanson rock » (citation de Me Paul Larocque dans une lettre d’appui à la candidature du professeur Boudreault). M. Boudreault enseigne depuis 31 ans à la Section de droit civil avec une passion qui ne l’a jamais quitté. L’Université d’Ottawa lui a remis cette année le Prix d’excellence en éducation.
Marc Boudreault avoue qu’il a toujours voulu enseigner. C’est ce qu’il visait déjà à sa troisième année de licence en droit. Il a amorcé sa carrière en même temps qu’il poursuivait ses études de maîtrise. « J’aurais pu être professeur dans n’importe quel domaine. Je me suis retrouvé en droit, mais ce qui m’intéressait d’abord et avant tout, c’était de pouvoir enseigner. »
Il aime synthétiser la matière, structurer les idées, transmettre des connaissances et fournir à ses vis-à-vis les outils de l’analyse juridique. Il est aussi à l’écoute de son auditoire. Avec le temps, il a su anticiper les embûches rencontrées par les étudiants.
« J’ai appris à deviner là où les étudiants auront de la difficulté […] Chaque fois que je finis un cours, je note les moments où il m’a été difficile de faire passer un principe. […] Quand j’y arrive l’année suivante, je choisis un autre angle, une autre approche pour que ce soit plus compréhensible. » Le professeur Boudreault estime qu’il faut compter cinq ans pour bien enseigner une matière, dix ans avant de maîtriser le cours. « La première année, on colle de près aux étudiants. […] Après dix ans, on les devance. […] On va vers les difficultés. »
Les difficultés ne sont pas toujours liées à l’apprentissage, mais relèvent parfois de problèmes personnels. « Il y a des étudiants qui sont soumis à beaucoup de stress et pour qui l’échec peut être vraiment terrible », reconnaît-il. M. Boudreault juge qu’un bon professeur doit aussi détecter la détresse de ses étudiants et les guider. Sa perspicacité et sa capacité d’écoute en font un professeur recherché qui mérite pleinement le Prix d’excellence en éducation.
