Tim Lougheed
Les Prix d’excellence en éducation de l’Université d’Ottawa rendent hommage à des éducateurs et éducatrices exceptionnels, qui donnent un enseignement de qualité incomparable tout en poursuivant un solide programme de recherche. Un portrait de chacun des neuf récipiendaires de 2007 paraîtra dans la Gazette au cours des prochains mois.
Vous ne prêtez probablement pas tellement attention à la façon dont bouge votre corps, jusqu’à ce que vous tentiez de maîtriser une tâche complexe comme celle de jouer du piano ou de conduire une voiture à transmission manuelle. Pourtant, pour Ramesh Balasubramaniam, ces défis mentaux et physiques ne sont que les exemples les plus évidents des réalisations neurophysiologiques remarquables que nous accomplissons chaque jour.
En tant que professeur agrégé de l’École des sciences de l’activité physique, il a consacré une grande partie de sa carrière à examiner des exploits de l’action humaine que la plupart d’entre nous tiennent pour acquis, comme la posture, l’équilibre, le simple mouvement volontaire et le synchronisme de simples actions répétitives. Ne tenant rien pour acquis, il étudie en profondeur des mécanismes mystérieux comme celui que nous utilisons pour mesurer les intervalles entre des évènements.
Cette recherche complexe attire des étudiants de divers domaines, comme la biochimie, la physique, le génie électrique, la bio-informatique et la neuroscience, ainsi que de son propre programme de sciences de l’activité physique. Il rassemble leurs aptitudes et leurs connaissances pour mener des études complexes, à l’aide d’un laboratoire muni de caméras et d’autre matériel pour analyser le mouvement, le comportement et même l’état neurologique des sujets étudiés.
La capacité de M. Balasubramaniam à répondre aux attentes très variées de ces étudiants a été reconnue : on lui a remis cette année l’un des Prix d’excellence en éducation de l’Université d’Ottawa.
En fait, il attire délibérément tous les participants vers les subtilités de ces travaux et permet à chacun d’entre eux de tracer les limites de sa propre compréhension, au moyen de séances tenues régulièrement qui, en adoptant la méthode socratique, abordent les nouveautés du domaine au moyen de questions et réponses.
« C’est l’une des rares stratégies qui fonctionnent dans un groupe aussi diversifié que celui-ci », explique le professeur Balasubramaniam. « Chaque semaine, nous faisons une lecture, par exemple d’un article de revue. Je cible habituellement chaque personne du groupe et lui pose des questions très pointues. La personne essaie de répondre à une partie de la question, quelqu’un d’autre prend le relais et, d’une manière purement auto-organisée, le groupe tente ensemble de trouver une solution. »
Il reconnaît que les personnes se trouvant au premier plan d’un domaine peuvent avoir un choc en saisissant qu’elles ne savent à peu près rien d’un autre domaine essentiel à la recherche. Cependant, c’est en acceptant cette dure réalité qu’elles apprennent davantage et qu’elles acquièrent de meilleures connaissances sur des questions qui s’avèrent explicites.
Une partie importante du processus pédagogique consiste à apprendre à mes étudiants à être fascinés par ce qu’ils font, de manière à pouvoir l’expliquer à d’autres personnes. Je leur pose toujours la question suivante : “Pouvez-vous expliquer ceci à votre grand-mère? Si oui, votre expérience est réussie.” »
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