Tim Lougheed
Le tout dernier téléphone cellulaire ou appareil MP3 a peut-être l’air tout neuf, mais ces petites merveilles de la haute technologie représentent la fine pointe des déchets toxiques.
Bourrés de pièces contenant des métaux lourds, sans parler des plastiques qui dureront des millénaires, un nombre croissant de ces appareils sont utilisés dans nos maisons et nos bureaux. Et ils nous plaisent jusqu’à ce que les fabricants nous proposent de nouveaux modèles améliorés.
Lorsque cela se produit, ces vieux appareils électroniques deviennent les déchets les plus sophistiqués du monde, et bon nombre d’entre nous nous demandons quoi faire de ces objets. Ashley Deathe a pu constater d’elle-même l’ampleur du problème au mois de mars dernier, lorsque les membres de la communauté universitaire ont été invités à venir déposer leurs gadgets désormais indésirables afin qu’ils soient remis à des entreprises de recyclage ou à des revendeurs.
« Les gens étaient tellement heureux qu’on les débarrasse de ces objets », dit Mme Deathe, étudiante de troisième année à la Faculté de droit et présidente de l’Association des étudiants et étudiantes en droit de l’environnement. Son association, en partenariat avec l’Association du droit des technologies de l’information, a organisé la journée de collecte en parallèle avec un colloque réunissant des intervenants du gouvernement, de l’industrie et des médias.
Les participants à cet événement, intitulé The Integrated Circuit (Le circuit intégré), ont fait un tour d’horizon des réalités pratiques et des conséquences environnementales des déchets électroniques. Le problème s’étend dans le monde entier, souligne Ashley Deathe, mais il commence ici même.
« Tous les étudiants de la Faculté de droit, dont moi-même, semblent posséder un ordinateur portatif, dit-elle. Combien de fois ces personnes en achèteront-elles un nouveau? »
Trop souvent, déclare Jonathan Rausseo, coordonnateur du développement durable au Service des immeubles de l’Université. Cherchant des moyens d’améliorer la façon dont l’Université utilise toutes les matières, du papier aux matériaux de construction, il considère le matériel électronique comme une priorité croissante.
« En principe, vous n’êtes pas censé jeter ces choses à la poubelle, mais il n’y a pas de règlement ni de mécanisme en place pour sanctionnner les personnes qui le font, explique-t-il. La tentation de les jeter tout bonnement aux poubelles est toujours là. »
Certaines personnes résistent à cette tentation, ajoute-t-il, mais ne savent pas quoi faire par la suite.
« À différents endroits sur le campus, on trouve des cimetières d’ordinateurs », dit M. Rausseo, décrivant les placards remplis d’objets divers, allant de Commodores vieux de 20 ans aux modèles Pentium les plus récents. De même, le personnel d’entretien des résidences lui présente souvent tout un attirail de matériel oublié par des étudiants.
Il explore de nouveaux moyens de recycler ces objets dans la région, peut-être en donnant les articles réutilisables et en offrant les autres à des firmes qui récupèrent le métal.
Entre-temps, tout comme les fournisseurs de tapis qui reprennent leurs produits usagés après leur utilisation, les fabricants de produits de haute technologie sont encouragés à adopter cette approche à l’Université. Joanne St-Gelais, directrice adjointe des Approvisionnements et services, souligne que, dans un contrat récent avec IBM/Lenovo, l’Université demande au fournisseur de reprendre les appareils à la fin de leur vie utile.
Toutefois, ce genre de contrat ne détournera qu’une partie du flot de déchets électroniques. Si le reste pourrait être acheminé à une installation centralisée, une meilleure solution serait que chacun de nous réduise ses achats de tels produits. Gardez votre téléphone cellulaire ou votre imprimante actuelle un peu plus longtemps, nous conseille Jonathan Rausseo, au lieu de les remplacer chaque saison ou presque.
Liens connexes :
Association des étudiants et étudiantes en droit de l’environnement
Association du droit des technologies de l’information (en anglais seulement)