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Faire valoir la pertinence du droit dans la vie quotidienne

Sylviane Duval

Les Prix d’excellence en éducation de l’Université d’Ottawa rendent hommage à des éducateurs et éducatrices exceptionnels, qui donnent un enseignement de qualité incomparable tout en poursuivant un solide programme de recherche. Un portrait de chacun des neuf récipiendaires de 2007 paraîtra dans la Gazette au cours des prochains mois.

  Denis Boivin
   

Dès son arrivée à l’Université d’Ottawa comme étudiant en 1986, Denis Boivin savait qu’il voulait devenir professeur. Non seulement le style de vie, l’horaire, le dialogue entre professeurs et étudiants et la possibilité de faire de la recherche l’ont attiré, mais ses professeurs lui ont transmis leur passion du métier.

« J’ai essayé d’apprendre des meilleurs d’entre eux – leur capacité d’intégrer leur recherche personnelle à l’enseignement et de ne pas présenter la matière sans demander aux étudiants de réagir. Lorsque j’ai fait ma première présentation en classe, je savais que c’était le métier pour moi. »

Leçon tellement bien apprise que l’Association des étudiants et étudiantes en common law lui a décerné le prix d’excellence en enseignement maintes fois. Il attribue ce succès aux heures de préparation qu’il consacre à chaque cours et aux exemples qu’il tire des manchettes. Cet automne, l’Université l’honorera à son tour, en lui attribuant le Prix d’excellence en éducation.

Par l’entremise de ses cours, le professeur Boivin tente de faire valoir la pertinence du droit dans la vie quotidienne, sa volatilité, l’influence que les considérations de politique publique lui font subir, et son omniprésence. Les étudiants et étudiantes du professeur Boivin se penchent sur des questions d’actualité – affaires autochtones, tabagisme, chiens pit-bull – où il y a autant de divergences d’opinions que d’étudiants. Ceux-ci sont invités à activer leur méninges !

Denis Boivin est très fier des trois livres dont il est l’auteur. « C’est le produit de ma réflexion et de mon enseignement » déclare-t-il.  C’est quelque chose qui me représente dans la société et qui me garantit une certaine place, si minime soit-elle, dans l’histoire du droit. »

Le professeur Boivin compte sur ses étudiants pour marier sa recherche, ses livres et l’enseignement. « La salle de classe est un laboratoire », dit-il. Selon lui, le droit est tellement ancré dans la société qu’il serait dommage de se priver du contact avec les futurs juristes. En enseignant, il constate la faiblesse de certains énoncés dans ses livres et conserve les commentaires des étudiants pour lui permettre d’améliorer les prochaines éditions. Souvent, il teste des hypothèses en classe et utilise les réactions obtenues dans des articles. Ce genre d’exercice lui permet de faire réfléchir les étudiants tout en validant un sujet auprès d’eux.

« Mes cours ne s’apprennent pas par cœur, dit-il. L’important, ce n’est pas l’assimilation ni la rétention de la matière, puisque celle-ci change constamment. La qualité la plus importante d’un bon juriste est sa capacité de réflexion et d’analyse. Voilà mon objectif. »